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Date de création : 21.02.2011
Dernière mise à jour : 07.08.2012
57 articles


Tome 1 prologue

Publié le 21/02/2011 à 22:27 par nuits-rouges Tags : récit sexes loups garous sang vampire roman chez homme nuit cadeau histoire voiture cul moi

Prologue:


Mon corps bougeait en cadence sur le tapis de mousse humide. Le regard perdu dans les galaxies, je contemplais sans vraiment le voir un ciel dégagé qui offrait à cette partie du monde sa couverture scintillante. Orion, Scorpion, Orion, Scorpion, Or... ah non, quelques secondes de répit? Tu parles. Ça recommence. Je soupire. Orion, Scorpion, Orion, Scorpion... Je m'ennuie. J'ai essayé de compter les étoiles mais ça bouge trop. La nuit est claire, chaude, sans vent. Les arbres me narguent. J'imagine qu'ils s'amusent plus que moi. J'écarte d'avantage les cuisses en espérant que ça finisse. Mais non, il se retire, me sourit. Qu'est ce qu'il veut? Ah... d'accord. Je me redresse sur les coudes. Il rapproche ses hanche, se présente entre mes lèvres, je sors ma langue. Aaaah qu'est-ce qu'il ne faut pas faire? Je vous le demande. Nombril, abdos, nombril, abdos, nombril... Il me retourne à quatre pattes, je me cambre en appui sur les coudes pour lui faciliter la tâche. Et merde. Cailloux, herbe, cailloux, herbe, cailloux, herbe... Dépêche! La mousse commence à me piquer. Je regarde ma montre, 4h30. La prochaine fois je prendrais un bouquin, ou une DS. Oui, ce serait un bon investissement pour mes heures de boulot. Je prends note dans ma tête. Ah, et un baume apaisant pour calmer les irritations, à force de frotter par terre mes seins vont finir par creuser un trou. Eh ben, heureusement que je n'ai pas jeté mon dévolu sur un parking goudronné. 
Un sourire aux lèvres je me souviens de la soirée précédente. Quelle honte! Il a fallu qu'un SDF qui passait par là vienne me détacher, un peu plus et j'offrais mon cul en spectacle aux clients du musée. Les clients et leurs fantasmes, je vous jure! Heureusement que mon sauveur passait par là et n'a pas profité de la situation. Il m'avait même invité à manger dans son « chez lui », entendez par là des cartons industriels entassés les uns dans les autres. J'avais au moins eu droit à un repas chaud. C'était pas du grand festin, mais on fait avec ce qu'on a sous la main. Un peu comme ce soir. Ce routier ne payait pas de mine, mais il n'était pas laid, ça aide. Dommage que je ne prenne pas mon pied. En même temps, le ventre vide, c'est difficile de se laisser aller. Putain, j'ai faim! Il se retire à nouveau, de sa main, il me plaque la tête au sol et présente sa masculinité un peu plus haut. J'hésite, qu'est ce que je fais? Je laisse aller? Je lui en met une? Je laisse couler. Tant pis, vu ce qu'il va me donner après, il mérite bien ce petit cadeau supplémentaire. Mon bon cœur me perdra! Au début je souffre en silence, et puis je m'habitue et reprend ma contemplation. La joue sur les cailloux, je regarde au loin les phares des voitures qui passent derrière les arbres. Une voiture, deux voitures, trois... un camion, quatre voitures... Après quelques minutes, il se retire, me retourne sur le dos, et se place entre mes seins. Après quelques va-et-vient, il inonde ma gorge. Tous les mêmes! Il se couche à mes côtés, tire une cigarette et l'allume. Bah, malgré l'odeur du tabac qui m'assaille, je lui offre ce dernier petit plaisir. Mais mon temps est quand même compté. C'est vrai quoi, le soleil va bientôt se lever j'aimerais bien avoir le temps de grignoter un moment avant de me coucher. Je déteste manger trop vite, ça me donne des vertiges. J'attends qu'il la finisse. Pendant ce temps je m'essuie la poitrine discrètement avec sa chemise. Puis, je le regarde. 
« C'était bien? ». 
Je suis vaguement inquiète, j'espère que oui, je tire une certaine fierté de savoir qu'ils partent avec un bon souvenir. Je suis orgueilleuse, et puis quoi? J'ai mes principes.
Quand il hoche la tête, je laisse aller un soupir de soulagement. Donc je poursuis:
« Ça te dérangerait de te dépêcher? S'il te plait? Ou, tu veux encore quelques minutes? ». 
L'homme souffle bruyamment et murmure un « non, c'est bon » tout en écrasant sa cigarette. 

Alors je me couche sur lui, promène la langue sur son cou et mord à belles dents sa jugulaire. Quelques secondes plus tard, l'homme tressaille et ne bouge plus. J'aspire goulument. Je me dépêche un peu quand même. L'aube approche. Quand ce fut fini, je jette un dernier regard au cadavre, dont le visage s'était figé dans une attitude d'extase, les lèvres entrouvertes en un sourire d'apaisement définitif. Fière et rassasiée, je me rhabille et file. Je vous l'ai dit: j'ai mes principes. 


************************************************

Après ces quelques joyeuses, et déconcertantes lignes, vous vous demandez sans doute quel cheminement, quelle succession d’évènements indépendants et inopportuns ont bien pu survenir pour que j’en arrive là. Toute histoire ayant un commencement, le plus simple pour moi sera encore de la revivre, et vous la conter. 

Chapitre 1

Publié le 21/02/2011 à 22:39 par nuits-rouges Tags : bit lit vampire loups garous roman

CHAPITRE 1. Quand la poule s’en va au billot.

11 mois plus tôt.

Pyrénées Françaises, plateau du Fitou, ancienne mine de talc de Montréjeau.
Dimanche 18 janvier 2012. 18h40.


Arbre, vache, arbre, vache, arbre … J’exagère, d’accord. Un peu. Mais dans ce coin là, il y avait plus de bétail que de voitures. Un espace que les fermes tracteurs et champs disputaient aux ruines des usines de l’ancienne mine. Ca et là, comme des tâches de moisissures, les sombres carcasses pointaient comme des îlots dans cette étendue verdâtre. Pas très reluisant, mais c’était mon « chez moi », mon domaine, mon territoire. Une bulle désertée dans laquelle je pouvais pleinement me morfondre, sans que personne ne vienne me déranger. Je conduisais ma vieille R5 pétaradante le long d’un vieux sentier forestier longeant la Garonne, et la garais une centaine de mètres plus loin, à couvert sous une avancée rocheuse granitique. A cette époque d’habitude, les routes sont enneigées, verglacées, et je me garais et dormais plus bas, ou en ville, mais le temps était étonnamment doux et j’aurais été bête de ne pas en profiter.

Je m’extirpais de la voiture en claquant la porte et escaladais la colline jusqu’à une petite grotte située à quelques dizaines de mètres. C’était autrefois un ancien dépôt d’explosif que j’avais « recyclé ». J’avais obstrué l’entrée avec des vieux parpaings et un peu de mortier, et j’avais collé un bon paquet de journal en guise de tapisserie pour isoler. C’est mieux que rien, non ? En guise de plancher, j’avais volé quelques-uns de ces grands et fins tapis de gymnase qui ressemblent à des tatamis. Pas très esthétique mais au moins c’était confortable. Vivre dans 20 mètres carrés demande une certaine organisation. Surtout pour moi, qui devais garder une place considérable pour le bois sec, mon poêle, et un coin pour faire du feu. Au centre de la pièce j’avais rafistolé une table basse à laquelle il manquait deux pieds et qui faisait office de plan de cuisine. Mon clic-clac pour m’asseoir ou dormir lui faisait face. Et sur la droite, au fond de la petite caverne, j’avais confectionné une armoire avec des matériaux de récupération qui me tenait lieu de penderie, l’une des portes était munie d’une étagère et d’un miroir encastré qui me tenait lieu de coin maquillage. Vivre en SDF ne m’aura pas enlevé ma coquetterie. 
Je négligeais le feu, pas le temps, tout juste assez pour me refaire une beauté. Je me déshabille malgré le froid qui me mord la peau. Je verse une bonne bouteille de shampoing dans la grande bassine remplie de neige fondue (vestiges du weekend dernier). Tant pis pour les bactéries, l’important c’est que ça sente bon. Je n’ai de toutes façons pas le choix, si je ne les mouille pas, mes cheveux seront impossibles à coiffer. Je grimace de dégoût, mais plonge la tête dans l’eau glacée. Je me redresse, et enveloppe ma chevelure dans une serviette que je serre en chignon. Claquant des dents, je passe une pointe de gel douche parfumé à la vanille sur mon doigt et me frictionne à même le corps. Et merde, trop froid. Et puis ça partira sans eau. Frissonnante jusqu’au bout des ongles, je tire une longue robe rouge de la penderie et l’enfile. Je coince mes seins dans les armatures du faux décolleté et serre les attaches de devant. Ouch, maintenant j’ai la poitrine si comprimée qu’on dirait deux obus se disputant pour sortir le premier du canon. Pas sur qu’ils ne se fassent pas la malle au cours de la soirée. Enfin tant pis, de toutes façons, là où j’allais, c’est de garder la robe qui m’inquièterais. J’enfilais en hâte des bas noirs, on devinait par l’échancrure de la robe le long de la cuisse qu’ils s’arrêtaient juste sous les hanches, mais tout l’effet escompté résultait de cette fausse pudeur affichée. Une culotte en vinyle noire complétait ma tenue. Vous vous imaginez quoi quand je dis culotte ? Pas si osé que ça ? Eh bien pour précision, c’est le genre d’accessoire ou des ouvertures sont prévues, entre les cuisses et les fesses, juste fermées par deux agrafes discrètes et quasi invisibles. Les clients en raffole, ne me demandez pas pourquoi. 
Ce weekend, Macia la matrone m’avait laissé le champ libre en vue de ma soirée avec un client un peu « particulier ». Elle s’était étonnamment montrée très évasive en parlant de ce monsieur Dembry… dembret… ou Debray ? Enfin peu importe, il avait juste payé pour avoir droit aux charmes d’une très belle jeune femme qui l’accompagnerait tout le long d’une réception donnée en l’honneur d’un de ses amis. Selon les renseignements de Macia, il y aurait un peu plus d’une dizaine de personnes à cette… sauterie. Ah ! Je soupirais intérieurement. J’espère qu’au moins, la soirée n’allait pas se transformer en Gang-bang géant. Autant par rapport à mes pauvres fesses, que par la somme payée à la matrone. S’ils devaient tous me passer dessus, je ne serais pas la seule à m’être faite baiser. Dix clients qui ne payaient pas leur tour, voilà de quoi la rendre dingue. En attendant, si l’envie de la voir hurler de rage m’enthousiasmait, devoir payer de ma personne pour y avoir droit ne m’enchantait guère. 
Bientôt 20h.Il me fallait partir, la demeure du client était juste après Saint Béat, à une vingtaine de minutes de la mine, en espérant que la route ne soie pas enneigée plus haut. J’embarquais au passage une boite de capotes que j’enfournais dans mon sac et sortais rejoindre ma voiture.
22 minutes plus tard je m’enfonçais, suivant les indications du GPS, dans la forêt, roulant le long d’un chemin sombre et inquiétant mais parfaitement gravillonné et entretenu. De nombreuses traces de pneu m’informèrent que je n’étais pas la première à la parcourir. Une centaine de mètres plus loin, je m’arrêtais devant un imposant portail en fer forgé. Tandis que je l'admirais, le gravier crissa sur ma gauche.
« Vos papiers s’il vous plaît, mademoiselle. »
Je sursautais en couinant. Pas très orgueilleux de ma part, je sais. L’homme qui m’avait fait peur était vêtu d’un uniforme bleu marine, si sombre que même en sachant où il se trouvait, c'est-à-dire trois mètres de moi, je le distinguais tout juste. 
« Je suis le gardien, Monsieur Debray ne reçoit pas n’importe qui. Pardonnez-moi mais je me dois de contrôler votre identité avant de vous laisser passer ». M'informa-t-il d’une voix rocailleuse tandis qu’il penchait sa tête à la Bruce Willis vers moi. Je bredouillais quelques mots de consentement et lui tendis mon permis de conduire. Il l’examina quelques secondes puis se mis à me fixer. Et son regard n’avait rien d’apaisant, ni de rassurant, au grand dépit de mon cœur qui continuait sa course au petit trot dans ma poitrine. Il pris une longue inspiration par le nez, comme s’il reniflait… -Quel drôle de type !- et me sourit.
« Mais bien sûr mademoiselle, pardonnez-moi, Monsieur Debray vous attends. »
Il s’empara de son talkie. « Ouvrez le portail, elle est là. » 
Elle est là? Eh ben, j’étais l’attraction de la soirée ou c'est juste mon égo qui faisait des siennes? Je commençais à me sentir mal à l’aise, j'avais l'impression qu'un poids était en train de me plomber l’estomac. Et je n’étais même pas encore arrivée ! Le portail s’ouvrit en silence. Contrainte d’oublier mon angoisse je parcourus les derniers mètres qui me séparaient de mon lieu de travail de ce soir.

Probablement qu’en raison de la présence d’un garde à l’entrée de la propriété je m’étais attendue à trouver un château ou une espèce de manoir, mais je me sentis un peu déçue à la vision de la villa austère et modeste qui se présentait à moi. Carrée, c’est le mot. Un véritable cube aux murs blancs, légèrement noircis par l’humidité, avec juste une porte à laquelle menait un large escalier de granit et quelques œil-de-bœuf juste au niveau des combles. L’architecte ne méritait vraiment pas son salaire. 
Je me garais derrière une série de véhicules de luxe, étincelants sous l’éclat de la lune. Lamborghini, porshe, bmw, hummer, même une excalibur ! Je ne me sentais vraiment pas à ma place avec ma vieille carcasse rouillée. Un homme portant le même uniforme que celui du portail vînt m’ouvrir et pris mon bras pour m’accompagner, sans un mot, jusqu’au palier. Il frappa quatre coups secs, et s’en alla, me laissant seule. Drôle de service qu’il avait là le client. J’entendis un cliquetis et les deux battants s’ouvrirent vers l’intérieur, laissant s’échapper une lumière éblouissante. Je plissais les yeux, attendant que mon regard s’accoutume à l’éclairage. Entre deux points noirs qui dansaient dans mes yeux je distinguais ce qui devait être une sorte de sas. Il devait tenir lieu de hall d’entrée, il y avait des vestiaires et des portes manteaux tout le long du corridor. En face de moi, entourant la deuxième porte, deux projecteurs étaient braqués vers l’entrée. J’avançais lentement, promenant mon regard. Des capes, toutes de couleur sombre, des chapeaux, des pardessus très chics. Je me demandais quel genre d’individus j’allais côtoyer. Ma curiosité piquée au vif, j'ouvrais la porte suivante avec un intérêt et un entrain quelque peu renouvelés. 

Derrière m'attendait une salle aux proportions difficilement imaginables depuis l'extérieur de la villa. Il s'y tenaient facilement une centaine de personnes, qui bavardaient gaiement ou dansaient sur le sol marbré de blanc. Une trentaine de lustre à cristaux que j'aurais bien imaginé à Versaille du temps de Louis XIV éclairaient la salle d'une lumière habilement tamisée. Ni trop, pour que l'éclairage soit suffisant pour tous, mais juste assez pour créer une ambiance d'intimité chaleureuse. Des colonnes de granit vert s'élevaient jusqu'au plafond sur lesquels des arcs en cintres assortis venaient reposer. Il y avait un bar contre chaque mur de la salle derrière lesquels de véritables apollons à demi-nus s'affairaient à servir les convives. Qu'est ce que c'était que cette soirée? En m'attardant un peu plus sur les participants je remarquais qu'en réalité, les femmes étaient de la partie, il y en avait au moins une pour chaque homme, mais elles restaient dans leurs ombres, si discrètes que moi-même je n'y avais pas fait attention.

Comme personne ne faisait mine de venir me chercher, je me dirigeais vers le bar. Je grimpai sur un tabouret au design très moderne, et hélai le serveur. Lorsqu'il fût devant moi, arborant un physique d'une irréprochable indécence, je me mis à bredouiller, tentant de détacher mes yeux de la silhouette attirante et de retrouver la phrase qui refusait de franchir mes lèvres. Me mordant la lèvre j'accueillis la douleur avec soulagement et je finis par lui commander en soupirant un gin tonic. J'en vidais la moitié d'un coup et me servit de ce bref intermède pour calmer la bouffée de chaleur qui venait de m'assaillir. Reprenant mes esprits je m'avisais alors de la présence d'un homme à mes côtés qui me regardait comme si j'étais le plus beau cadeau qu'on pouvait lui offrir. Je promenais mon regard sur lui, le détaillais de la tête aux pieds. Vêtu en tout et pour tout vêtement d'un peignoir pas vraiment opaque, entrouvert, qui laissait aux regards la vue de son torse musclé, viril et couvert d'un fin duvet noir, et plus bas, celle de ses cuisses de marathonien, imberbe et parfaitement dessinées. Entre les deux, une simple écharpe en guise de ceinture ceignait sa taille et ne cachait rien de la couleur de ses sous-vêtements. En cuir. Noir. Quoi? Vous auriez passé sur ce détail vous? Dans mon travail, on en voyait pour tous les goûts, toutes les couleurs, mais sur un être d'un tel magnétisme, d'une telle beauté, je vous assure que ça reste plus que plaisant. Enfin, on ne pas qualifier une telle créature de beauté. Chef d'œuvre serait un terme plus approprié: prenez tous les fantasmes des femmes en terme de physique mâle, secouer tout ça et vous obtenez comme résultat le spécimen qui se tenait sur ma droite, accoudé nonchalamment au comptoir. Sa chevelure noire abondante frisait en tombant sur ses cils. Ses yeux verts irradiaient d'une lueur animale, affamée. Sous un nez fin et droit se dessinait une bouche aux lèvres fines qui appelaient au baiser. Ses fossettes gonflées, son menton relevé et sa mâchoire inférieure légèrement proéminente ne faisaient que renforcer cette impression de virilité fière et assumée qui semblait déjà s'échapper de lui par toutes les pores de sa peau. Il avait un air assuré, légèrement hautain. Je sentais les enivrantes effluves de musc qui émanait de lui, me saoulait de l'odeur grisante du mâle. J'ai mis quelques secondes à me rendre compte que j'aspirais à plein poumon avec le sourire béat d'une midinette en chaleur devant sa star de rock favorite. Je poussais malgré moi un soupir de contentement lorsqu'il colla son épaule à la mienne et fit signe au serveur de lui apporter un verre. Celui-ci lui tendit un cocktail ocre dont il prit une rasade avant de s'essuyer les lèvres d'un revers de la main et de pivoter vers moi. Après, tout se passa trop vite pour que j'ai le temps de réagir, ni même de comprendre ce qu'il m'arrivait. Il avait reposé son verre, mis sa main derrière ma nuque et déposé sur mes lèvres un baiser rapide. Puis avec un sourire non feint m'avait demandé si j'avais trouvé facilement. Je le fixais, interdite, puis me ressaisit. Quoi ce n'est pas comme si c'était bizarre? Pas avec mon job. 
Je décidais de répondre d'un hochement de tête. 
_ Oh, pardonnez-moi, vous me voyez confus, pardonnez mon... audace. Je suis monsieur Debray. Et vous devez être Mademoiselle Triona? Trina, un équivalent gaëlique de Catherine si je n'abuse? Enchanté.
Et sur ces joyeuse paroles, il porta mes mains à ses lèvres où il déposa un baiser de gentlemen expérimenté: ni humide, ni bruyant. Je me repris juste avant que ma mâchoire ne se remette à tomber, et comme d'habitude quand une situation me prend au dépourvu ou m'échappe, ne pus m'empêcher d'être cassante.
_ Vous savez, il aurait été plus avisé de faire les présentations avant de m'embrasser vous ne trouvez pas?
_ Et du tempérament, avec ça. commenta-t-il d'un air appréciateur. Bien, très bien. Votre matrone a merveilleusement bien choisi. Puis-je?
_ Euh quoi donc?
_ Me permettez vous de goutter?
_ Qu'entendez-vous par là?
_ Ceci. 
Et il attrapa mes lèvres entre les siennes. En un baiser beaucoup plus osé, plus intime, où nos langues se mêlèrent, lui fouillant ma bouche si profondément que je me demandais s'il était loin de ma glotte. S'agirait de pas vomir d'emblée. Après des secondes interminables, il mît fin à cet échange pour le moins intense qui me laissa pantelante et les joues enflammées. Intense, c'était le mot!
_ Vous êtes sucrée, exquise. dit-il en plaçant deux doigts sur sa bouche comme le ferait un pizzaiolo italien dans une pub pour pizza. Vous êtes parfaite.
Je déglutis avec peine et décidais de me concentrer sur quelque chose que je connaissais pour ne pas me mettre à réagir d'une manière inconsidérée. 
_ Et, sinon? Vous avez prévu quoi pour la suite des réjouissances? Qu'est ce que c'est que cette soirée? Vous habitez ici? Je veux dire vous faites quoi dans la vie? Eux, ce sont vos amis
Il interrompit ma tirade d'un rire bruyant. 
_ J'avais oublié à quel point les femmes pouvaient être de vrais moulins à parole.
Confuse je baissais la tête en donnant des gifles à mon subconscient pour m'avoir laissé adopter un comportement aussi immature.
_ Pardonnez-moi Mr Debray. Je n'ai pas l'habitude de tant de...monde. 
Il me sourit d'un air compatissant.
_ Ne vous inquiétez pas, tout va très bien se passer.
Il regarda un instant en direction d'une porte camouflée derrière un imposant beaucarnéa, puis se tourna de nouveau vers moi, le visage partagé entre la réflexion et l'indécision. Un coup il fronçait les sourcils, l'autre il avançait sa tête d'un infime mouvement et ouvrait la bouche, avant de se dégonfler et froncer les sourcils à nouveau. après quelques secondes de ce ménage, il parut s'être décidé car il se pencha vers moi et son souffle chaud me caressa l'oreille.
_ En réalité je vous ai faite venir car cette soirée un peu... particulière. Vous m'accompagnez parce que je veux vous offrir en cadeau à ma femme
_ Aaaah, d'accord, vous voulez qu'elle et moi...
Il hocha la tête. 
_ Ça ne me dérange pas. le rassurais-je. Mais, vous, vous participerez, ou vous restez spectateur?
_ Non, je lui ais dit que vous seriez à elle pour le weekend. Ce sera à elle d'en décider.
A ces mots, je me suis sentie paniquer.
_ Le weekend? Mais je...
_ C'est arrangé, me coupa-t-il, votre matrone a accepté. Elle n'est pas facile en affaire.
_ A qui le dites-vous.
Mais à l'idée de passer deux jours entiers dans cet endroit, je ne sais pas pourquoi, mais je frissonnais. Je me mis à scruter les lieux et ses occupants avec un sentiment de paranoïa aigüe. Chaque visage qui se tournait vers moi se mettait à ressembler à ces timbrés psychopathes comme on en voit dans les films. Vous savez, ce personnage sur lequel la caméra zoome nerveusement qui, au cours du bal, regarde ses proies avec des yeux écarquillés comme s'il allait sauter sur elle et les bouffer centimètre par centimètre. Ben, même chose, sauf que l'impression valait pour tous ceux dont je croisais le regard et que la proie c'était moi. Flippant. 
_ Venez, accompagnez-moi, je vais vous faire voir les lieux. 
Je n'eus pas le loisir de répondre car il m'attrapa par la taille et m'amena vers un escaliers dont les marches en trompe l'œil semblaient peintes directement sur le mur. Alors qu'on atteignait le palier, une voix éraillée se fit entendre en contrebas. "Hub, pourquoi tu viens pas partager ton apéro avec nous? Allez, y en a assez pour trois là! Elle sent super bon." Ce à quoi Le-dit "Hub" rétorqua d'un air noir qui leur fit perdre leur beau sourire: "Vous n'avez jamais su apprécier le bon vin." Les deux hommes s'empressèrent d'acquiescer et disparurent dans la foule sans insister. Bon vin? Moi, bizarre, mais mon égo s'en retrouva gonflé à bloc. 
_ Merci du compliment. Hub?
Il me regarda avec un petit sourire énigmatique au coin des lèvres. 
_ Un constat, plutôt. Rectifia-t-il. Et appelez-moi Émilien.
_ N'empêche. Ça ne m'arrive pas souvent d'être comparée à un bon vin.
_ Oh n'en doutez pas: vous valez un grand millésime.

Et nous continuâmes notre ascension. Après avoir traversé les murs de la grande salle, je me retrouvais bras dessus bras dessous avec lui, à parcourir une galerie couverte de tableaux de diverses époques. Et qui avaient tous l'air authentiques. Je ne pus m'empêcher de noter, qu'ils représentaient presque tous des périodes de la vie courante de familles aisées. Mais quelque chose me troublait dans ses tableaux. Je ne savais pas trop quoi dire. Et c'est en m'arrêtant devant un portrait du client que je fis le rapprochement. 
_Mais vous êtes sur au moins deux tableaux! Vous êtes sur... C'est les mêmes personne sur tous ces tableaux?
Il soupira.
_ Père avait raison, j'aurais dû les bruler. Il secoua la tête. Vous êtes très observatrice. 
Il s'arrêta devant le tableau le représentant en tenue de chasse, un cor à la main, un chien aux pieds. Son regard s'y perdit quelques secondes avec ce qui ressemblait à de la nostalgie.
_Nous avions un peintre il y a quelques années, reprit-il, un vieux peintre qui n'avait plus toute sa tête. Et puis un jour on l'a vu se promener vêtu à la mode napoléonienne, peignant des portraits de nous en tenue de Napoléon. Une fois encore, il s'était habillé comme un compte de fin du dix neuvième siècle. Il nous a peint aux rênes d'une charrue mon frère et moi habillé comme à l'époque. A la mort du peintre je n'ai pas pu me résoudre à brûler ses œuvres comme le voulait ma famille. Je les trouve amusantes, originales, et puis il faut bien reconnaître qu'il ne manquait pas de talents. Ah nous y voilà. 
Au milieu du couloir, encadrée de deux armures sur leur socle, une porte à double battant dont le bois était taillé de figures complexes nous fit face. Mr debray posa sa joue contre elle et murmura quelque chose que je ne comprit pas. Alors la porte s'ouvrit. 

Chapitre 2

Publié le 21/02/2011 à 22:41 par nuits-rouges Tags : femme belle nuit bleu amour nature chat mer argent pensées livres

Chapitre 2: Quand la poule perd la boule
(attention chapitre non complet rajouts de descriptions, dialogues... voici l'essentiel^^ dernier chapitre "chaud")

C'était une grande chambre. Très grande. Mais pas de lit, ou plutôt, la pièce entière en était un. Des matelas attirants qui semblaient me hurler "viens t'allonger" couvraient le sol, recouverts de draps rouges que je supposais en soie et qui détonnaient avec la couleur sombre des murs. Il n'y avait en guise d'éclairage que des lampes murales qui renvoyaient une lueur orangée à travers les appliques ocres. Des cubes marrons, creusés par des alcôves où reposaient toutes sortes d'instruments de plaisir, d'alcools, de bibelots décoratifs et de livres, émergeaient ça et là au milieu de cette mer rouge. Quelques coussins étaient dispersés le long du mur qui me faisait face. Adossée entre deux d'entre eux, les yeux mi-clos, torse nue, une magnifique jeune femme qui devait faire mon âge attendait en une posture d'attente méditative. Je vis ses narines frémir et elle se leva lentement ce qui me permit de la détailler plus en détail. Elle avait une longue chevelure rousse, le teint laiteux, les yeux d'un bleu sombre et envoutant dans lequel je me serais volontiers perdue. Tout en elle reflétait des origines typiquement irlandaises. Quelques boucles de cheveux descendaient jusque sur les modestes seins de la rouquine, cachant en partie ses attributs. Son ventre plat et musclé me faisait penser à une coureuse de 100 mètres. On aime ou on aime pas, mais ça lui allait plutôt bien. En dessous de la ceinture elle ne portait qu'une sorte de mini jupe faite de lanières en diamants. Enfin, vu les moyens de la maison, je supposais que c'en était. Une paire de bas noirs complétait sa tenue. Ses lèvres charnues s'étirèrent en un long sourire lorsqu'elle se mis à son tour à me jauger de la tête aux pieds, s'arrêtant un peu trop longtemps sur ma généreuse poitrine. Enfin un peu trop longtemps, j'aurais été une femme avec un métier plus respectable, je pense que cela m'aurait mise mal à l'aise. Mais non, j'avais passé ce stade depuis belle lurette. 
Lorsque la rouquine fut à quelques centimètres de moi, elle prit lentement mes joues entre ses mains et m'embrassa sur les lèvres. Un baiser léger, chaste, qui ne fit qu'effleurer ma peau, mais qui l'embrasa néanmoins plus que je ne l'aurais voulu. Mon souffle se fit rauque, ma respiration saccadée, mon cœur commençait à s'échauffer dans ma poitrine. Elle dut le remarquer car elle s'approcha de son mari et lui glissa quelques mots à l'oreille. Elle l'embrassa et revint vers moi pour appuyer sa tête contre mon épaule et humer l'odeur de ma peau. 
_ Je vous laisse faire plus ample connaissance. m'informa-t-il simplement. 
Et sans un mot de plus il tourna les talons et la porte se referma derrière lui. 
Je ne sais pas trop comment je me suis retrouvée nue parce je ne m'étais même pas rendue compte qu'elle m'avait déshabillée. Sa tête avait déjà entreprit la descente vers mon ventre, s'arrêtant par paliers, pour promener sa langue sur ma peau. Et comme l'avait si bien dit Émilien Debray, nous fîmes connaissance.

Je ne sais pas trop depuis combien de temps nous étudiions nos personnes respectives, mais lorsque je repassais la tête par dessus son pagne, elle semblait franchement fatiguée. Eh oui, je connais mon boulot ma grande! Des cernes commençaient à pointer sous ses yeux encore vitreux de la dernière joute qui l'avait, à ma grande fierté complètement vidée.
_ Tu es pleine de ressource, me souffla-t-elle en s'étirant comme un chat
Elle resta un moment pensive à regarder les étoiles argentées qui dansaient au plafond par je ne sais quelle technologie.
_ Tu accepterais de rester plus longtemps? me demanda-t-elle enfin.
La question me laissa complètement ahurie. Ah celle là je ne l'avais pas vue venir. Surtout que je ne savais pas ce que j'étais censée répondre. 
_ Comment ça? 
_ Eh bien tu sais, tu resterais ici? Une semaine, quelques jours de plus. Peu importe, comme ça t'arrange, on a de l'argent si le problème est là. 
Je ne voyais pas en quoi le fait de rester quelques jours de plus me dérangerait, mais comme je suis d'une nature méfiante je voulais savoir à quoi elle jouait. Aussi je me la jouait psychologue.
_ Que ce soit un jour de plus ou deux jours de plus, cela ne changera rien, passée cette période je ne serais plus là. vous ne préférez pas essayer d'aller draguer dans des bars? Si c'est votre trip, il n'y aucun mal, mais c'est quand même plus constructif. Vous ne gagnerez rien à me garder plus longtemps.
Elle balaya ma remarque de la main.
_ Budh, mo áilleacht milis agus tairisceana, go maith le mo chuid fola fhoinse.*
_ Qu'est ce que ça veut dire?
_ Que j'ai choisi ce que j'allais manger ce soir, et demain matin ainsi que tous les autres jours...
Wow, elle me pète une durite là. Famille de timbrés. Bon, réfléchis ne va pas te la mettre à dos, pour l'instant ils payent, fais ce qu'il faut pour tenir le weekend, ensuite ma vieille tu te casse illico.
_ Je veux bien envisager de rester un peu plus. lui fis-je de mon sourire le plus enjôleur. 
Elle darda sur moi un regard sûr, comme si de toute manière cela avait déjà été décidé et que mon avis importait peu. 
_ Bien sur que tu vas l'envisager. 
Là, de suite, elle ne me donnait pas tellement envie de retourner me coucher sur elle. 
_ Tu te demande? N'est ce pas? Ça travaille derrière ce joli petit visage. Je le devine, je le sens. Tu veux savoir pourquoi je te veux?
Ben pour baiser banane, avais-je envie de lui répondre mais je gardais ça pour moi. Bon sang! Elle a un léger trouble du comportement celle là! Comme je ne bronchais pas, elle poursuivi. 
_ Parce que j'attends depuis trop longtemps de trouver ma source, parce que tu sais me donner du plaisir, ... Parce que ton sang respire le pouvoir, parce que son odeur est le plus enivrant arôme qu'il m'ait été donné de sentir, parce que tu es magnifique et que je peux envisager de te voir chaque nuit auprès de moi, de te toucher, te caresser... elle joignit le geste à la parole. Ses mains se posèrent sur mes reins, ses doigts agiles suivirent la courbe de mes paumes d'amour, descendirent, s'attardèrent sur mes cuisses, et entreprirent une fouille plus approfondie de ma personne. Dans le même temps, ses lèvres trouvèrent les miennes, glissèrent jusqu'à mon menton, le long de ma gorge, murmurant des mots dont j'avais peine à percevoir le sens, déposant de petits baiser. Et inlassablement ses doigts continuaient leur labeur minutieux, patients et habiles, inlassablement je venais à leur encontre, et inlassablement, elle chuchotait la même litanie...
"Parce que je veux pouvoir toucher ta peau à jamais, parce que je veux pouvoir te caresser à jamais, parce que je veux pouvoir sentir les tiennes, je veux que tu puisse me gouter..." 
Elle m'embrassa une nouvelle fois juste sous l'oreille. 
"Et moi en retour".
Et tandis que les spasmes du plaisir m'envahissaient, elle enfonça ses dents dans mon cou et tira d'un coup sec, arrachant dans une gerbe de sang, un morceau de chair gros comme le poing. 
Sous le choc, il fallut facilement deux secondes avant que mon cerveau analyse ce qu'il venait de se passer et l'interprète comme il faut. Mais déjà je me sentis convulser tandis que la douleur obscurcissait mon champ de vision, annihilant mes pensées. Et elle mordit encore, et encore. Un liquide tiède inonda ma bouche pour s'échapper à gros bouillons de mes lèvres, de mes narines. J'entendais lointain, un bruit se succion et de déglutition dont mon esprit ne parvenait plus à cerner l'origine. J'étais là, allongée sur le dos, m'étouffant dans mon sang, les bras le long du corps, inertes, je ne bougeais plus. Mon cerveau semblait gonfler au point de me sortir par les orbites. Mes yeux se mirent à me brûler, mon regard se couvrit de points noirs, pour finir un voile obscur les engloba tous. Et puis quelqu'un pressa ses lèvres sur les miennes, les léchèrent. 

Il n'y eut bientôt plus rien d'autre que le néant.
Ni bruit.Ni lumière.Ni sensations.
Plus rien.
Juste le néant. 
C'est à cet instant que mon cœur prît congé. 
Définitivement. 
Et je mourus. 

chapitre 3

Publié le 21/02/2011 à 22:42 par nuits-rouges Tags : homme femme belle coeur chat pensée pensées

Chapitre 3 Celle qui a soif.

« Je me rappelle la peur, 
Je me rappelle les lames, 
Je me rappelle l'odeur, 
Je me rappelle les morts, 
Je me rappelle des lieux, 
Je me rappelle du jour,... 
Je me rappelle d'avoir dansé sur leur corps. 
Je me souviens de la couleur du sang. 
Je m'en rappelle toujours. 
Le bonheur, la jouissance, l'apaisement,
Lorsqu'à leur veine je l'ai bu. »



Mercredi 21 janvier. 21h15

Ténèbres, réveil, délicieux breuvage, ténèbres, réveil délicieux, breuvage, ténèbres délicieuses, réveil, breuvage. Combien? Combien de fois avais-je sombré dans l'inconscience? Combien de fois m'en avait-il tiré? Combien de fois avais-je bu? Qu'est-ce que j'avais bu?...
Où étais-je?
Oui, commencer par là. 
Réhabituer ma tête à penser. Questions pas trop difficiles. 
Où étais-je? Lit, oui un lit avec des draps, non, c'est une couverture, une épaisse couverture en coton. Murs. Tapisserie Noire, uniforme. Pièce. Une pièce vide, sans meubles, juste un lit et moi dessus. Lumière. Une applique diffuse une douce lueur orangée. 
Pas de radiateur, pas de cheminée. Je n'ai pas froid. Je n'ai pas chaud non plus.
Autre chose me fait frissonner. Un besoin. Quelque chose de primitif qui envahit mes pensées. Je ne veux plus réfléchir, je ne peux plus. J'ai faim. Concentre-toi!
Bruit. Cliquetis d'un verrou. Gonds qui grincent. Tiens bon prends ton temps. Regarder. Décrire. Analyser. Réfléchir. C'est dur. Trop dur. Je perçois des sons, lointains, des voix. La porte s'ouvre. Pas sur la moquette. Les semelles frottent. Homme. Il sent bon. Costume Vercetti. Beauté. Non, chef d'oeuvre. Autre personne, une femme. Belle. Talons aiguilles. Elle s'approche. Sa main posée sur la mienne. Couteau, elle a un couteau. Elle s'ouvre le bras. Sa peau contre mes lèvres. Son...
Je mords.
J'avale.
Je me nourris.
Et elles m'envahissent encore,
les ténèbres.


Mercredi 21 janvier 21h45

C'est chaque fois plus facile. Je dois faire des phrases courtes. Mais je peux réfléchir. Je sais réfléchir! Je suis dans une chambre. Je suis nue sous mes couvertures. Je n'ai ni chaud ni froid, je ne ressens pas grand chose à vrai dire. J'ai juste ce sentiment d'un besoin inassouvi. Un besoin primitif. 
La serrure cliquote. Les gonds grincent. La porte s'ouvre. un homme entre. Non. Je crois. Si c'est un homme. Un... Il a une odeur alléchante, un parfum sucrée. Son coeur bat. Je perçois les vibrations de l'afflux sanguin dans ses veines. Non, ce n'est pas un homme... Si! Si, c'en est un! Je ne peux plus réfléchir, je ne veux plus, plus maintenant. J'en ai trop envie, trop besoin. 
Je le plaque au sol, sans efforts, il a l'air surpris, et effrayé. Je lèche son cou, hume son odeur. 
Je mords.
J'avale.
Je me nourris.
Elles reviennent,
Les ténèbres.

Jeudi 22 janvier 05h30 a.m

Assise sur le lit. Voilà une heure que mon doigt se promène sur ma jugulaire. Je continue de me passer la langue sur les lèvres, et de me lécher l'autre main, comme un chat. Le regard perdu, errant sur les cadavres au pied du lit. J'appuie mon doigt . J'attends. Rien. J'appuie plus fort. Toujours rien. Je déplace mon doigt de quelques centimètres. Je recommence. Rien. Je recommence encore... et encore... Rien, rien,... Rien! Je tremble. Je pose ma main sur ma poitrine. J'attends toujours. Et toujours rien. Je retiens mon sou... Mais je ne soufflais déjà plus. Interdite, je laisse mes mains retomber sur les draps.
Qu'est ce qui peut bien passer dans l'esprit des gens quand ils sont face à une situation qu'ils ne contrôlent pas, qu'ils ne comprennent pas? Quels phénomènes physiologiques sont à l'origine de leurs réactions? Pourquoi réagissent-ils ainsi? Y-a-t'il seulement une raison? 
Moi, je riais. Un fou rire mêlé de larmes. Lorsqu'elles coulaient dans ma main, elles laissaient derrière elles des sillons rosâtres. Et chaque fois que l'une d'elle s'écrasait sur ma peau, je riais de plus belle. Et J'ai ri. Longtemps. Et pleuré. Tout à la fois. Je ne sais plus. 
Finalement, j'ai ramené mes jambes contre mes épaules, les mains autour des chevilles, la tête dans les genoux. Et je n'ai plus bougé.


Jeudi 22 janvier 07h20.

Chaleur. Quelque chose brûle, une odeur de chair calcinée me monte à la tête.
Douleur. Quelque chose me fait mal. Ma main dégage une odeur nauséabonde.
J'ouvre les yeux. Un rayon de soleil filtre à travers la persienne et frappe mon poignet. A cet endroit, la peau se craquelle, et disparaît progressivement dans un petit nuage de cendres. Je regarde le phénomène un instant, fascinée. Mais la douleur s'intensifie, et je finis par l'ôtée. L'endroit me paraît soudain trop éclairé, j'ai mal aux yeux, le seul fait de voir un rayon de soleil me fait du mal. Je hais la lumière, je hais le soleil. Pourquoi? Et je me hais pour ça. Je ramène la couverture sur ma tête. Je renverse le lit, dans un coin de la pièce, et m'installe entre les deux. Où il règne une pénombre rassurante. Je m'accroupis dans l'angle du mur. Et j'attends. Je suis sien bien dans l'ombre. 


Jeudi 22 janvier 19h45.

Combien de temps? J’ai l’impression de dormir depuis des jours. Est-ce normal de dormir si bien en pleine journée? Je me sens détendue, sereine. Mais il y a toujours ce manque en moi, cette envie, ce besoin. Je me sens … vidée, mais pas dans le sens manquer de nourriture. J’ai beau chercher, ce n’est rien qu’un hamburger puisse contenter. Autre chose. Quelque chose dont je raffole, dont j’ai désespérément besoin. Ma vie en dépend, ma santé, tout dépend de cette chose. Je le sais. C’est comme si je ne voulait pas me souvenir. Mais j’en avais encore le goût sur la lange, la texture lorsque je l’ai sentie le long de ma gorge. Liquide tiède, aux goûts si variés selon la person… 

Ah merde. 

Et voilà j’ai mis le mot dessus. Douloureuse prise de conscience que de savoir ce qu’on veut désespérément dénigrer. Douloureuse? Tiens, non. Pas de culpabilité, non, je suis… quoi? Je suis perplexe, étonnée, quelque chose comme ça. Oui c’est à peu près ça. Mais le mot que j’appréhendais sans raison trotte dans mon esprit comme un écho qui n’en finit pas de rebondir sur les parois de mon crâne. 

Du sang.

Pris à des gens. Qui sont morts. Et qui traînent à quelques mètres de là, entassés. Ils m’apparaissent comme de pathétiques et ridicules pantins désarticulés aux membres enchevêtrés, que les mouches commençaient à venir taquiner. 
Je me rends compte qu’ils dégagent une horrible odeur. Décomposition, mélange de solvants, d’éther et d’ammoniaque. Je me lève. Oui c’est horrible, oui j’en suis responsable, non, cela ne me fais pourtant rien, non, je ne sais pas ce qu’il m’arrive. Et quand je me dresse au dessus du tas de chair macabre, ma silhouette sombre se dessinant au clair de lune, je me demande si le chandail du cadavre dont l’un des bras m’effleure la cheville serait à ma taille. 
Dément. Inquiétant même… non? 
Mais non.
Je le lui emprunte et l’enfile. 

J’ai l’impression d’être un ordinateur reformaté. Gardant les traces de données précédentes, mais qui ne fonctionne plus qu’avec des logiciels dernier cris. Je peux toujours récupérer les vieilles données. Mais mon instinct me dicte de ne pas le faire. Je devine que si je le fais, je vais réagir différemment. Je sais au plus profond que moi que je ne dois pas remonter cet ancien… moi. 
Car oui, et ça m’ôte un poids que de savoir ce qu’il en est vraiment: Un corps, pour deux personnes. 
Deux « moi ». 
L’un est obsolète, faible, vulnérable, et l’autre fort, émotionnellement blindé, lucide et plein de vie.
Je me sens incomplète, quelque part. Mais ça me donne une assurance supplémentaire, allez comprendre. Je ne comprends pas pourquoi j’aurais mal réagi si j’avais fait réapparaître cet autre moi, mais je comprenais que mon nouveau mental inébranlable devait être dû à une sorte de choc traumatique. Pour l'heure il me semblait prudent de ne pas perdre ce bénéfice pour quelques réflexions floues.
Aaaaaaah, toutes ces questions. Je perds la tête! Je suis fatiguée de réfléchir. 

La porte s’ouvre. Bruits de pas. Delicieuse odeur. Plus de pensée, juste ce besoin, cette envie. Je saute, je mord, j’avale. Il y a des cris et, l’espace de quelques minutes, la chose se débat entre mes bras. Et puis le silence se fait, plus rien ne bouge. Rassasiée, je m’étire et me couche sur le sol, en fœtus, et les ténèbres revinrent une nouvelle fois. 


Jeudi 22 janvier 00h00

Mes tympans se vrillent sous l’onde de choc. Un bruit assourdissant y résonne semblant s’amplifier sans cesse. La sensation me vrille le crâne. Je reconnais le bruit. Une pendule qui sonne. Quel vacarme! Ce n’est pas normal qu’elle fasse autant de bruit! Ca me fait mal. Je plaque mes mains sur mes oreilles. Mais rien n’y fait. La tête entre les cuisses je me met à hurler.

Et puis le silence revient. Je garde les mains sur mes oreilles, au cas où, la tête toujours dans les genoux, je regarde le sol. J’entends des pas. Je ne saurais dire comment cela se fait. Mais je reconnais le son qu’ils produisent sur la moquette. Le même espacement entre deux frottements, je peux presque deviner la démarche de la jeune femme. Car s’en est une, elle porte des talons aiguilles. 
Et,...non. 
Pas une jeune femme.
Maintenant sa présence m’étouffe, m’oppresse. Je peux presque respirer la sensation de pouvoir qui se dégage d’elle. 
Ce qui se tient debout devant moi est vieux, très vieux. Beaucoup trop vieux. 
Comment puis-je en être aussi certaine? Qu’est-ce qu'il m’arrive? J’ai du mal à respirer. J’oubliais: je n’en ai pas besoin. N’empêche ce poids qui presse ma poitrine est bien réel. 
Je lève la tête. Le mouvement m’est difficile, douloureux. J’en pleure. 
La "jeune" femme, je la reconnais. Où? Ah oui dans un océan de soie rouge, un grand lit. Elle m’embrasse, je me souviens qu’elle me… tue. 
A ce souvenir, je ne bouge plus. Je la regarde, d’un air que je suppose perplexe et complètement perdu. 
Mais elle me fixe en retour d’un regard sincèrement compatissant, presque, oui presque amoureux. Elle a le regard qu'un homme aimant pose sur sa compagne après qu’elle eut traversé une épreuve difficile. 
Sans un mot, elle me fait me relever. Prends ma mâchoire en coupe et m’embrasse sur les lèvres. Aussitôt, l’étau qui m’enserrait la poitrine se libère. Je pousse un soupir de soulagement. 
_ Suis moi. 
Je ne sais pas si c’est un ordre, peut-être une requête, mais mon corps et mon esprit ne semblent pas s’arrêter à de telles tergiversations et lui emboîtent le pas. Tel un automate, je marche dans son ombre. Elle disparaît derrière la porte qui se referme. Je m’empare de la poignée, la tourne et la franchit à mon tour.

 

 

* de l'irlandais: "tu seras, ma douce et tendre beauté, ma source de sang pour l'éternité" (bon je reprendrais le passage hein c'est juste pour bien montrer ce qui doit arriver)

chapitre 4

Publié le 21/02/2011 à 22:43 par nuits-rouges Tags : homme chez bonne merci image fille pensées

Chapitre 4: Premiers pas


Elle m'amena dans chaque pièce, chaque couloir. Elle me fit me doucher dans une grande salle d'eau aux multiples bains. Elle m'habilla d'une longue robe de soirée satinée de couleur pourpre. On me maquilla, me coiffa. Je n'étais pas consciente de grand chose, ni de ceux qui s'occupaient de moi, ni des paroles échangées. Je n'analysais rien d'autre que ses ordres. Si on peu appeler ça comme ça. Je réagissais à ce qu'elle me disait, mon esprit tout entier focalisé sur ses gestes et sa voix. Mon corps ne m'appartenait pas, plus rien d'autre d'ailleurs. J'étais, c'est tout. Comme si elle était ma conscience, comme si je n'étais qu'une image crée par ses pensées, un pantin dont elle tirait les ficelles. Esclave. Je ne sais trop pourquoi ce mot clignotait quelque part dans mon subconscient comme un panneau publicitaire, ni ce que ce mot signifiait. Quelque chose en moi répugnait à ça, mais je ne pouvais m'empêcher de ressentir de l'affection, d'apprécier mon état. 
Je me retrouvais sur le balcon, juste à ses côtés, immobile et parfaitement droite, fixant sa nuque comme on regarde dans le vide. La lune n'était plus totalement pleine, mais toujours aussi lumineuse. Pas un nuage, juste un faible vent que je savais frais, sans le ressentir comme tel. Alors elle se tourna, et après un baiser planta ses dents dans ma chair. Elle aspira lentement, avec autant de retenue que si j'étais un merveilleux vin qu'il convenait de déguster. 
Tiens, d'où me venait cette image
Je me rendis alors compte qu'à chaque succion mon esprit récupérait un peu de son autonomie. Des sons, des impressions, des odeurs arrivèrent jusqu'à moi comme un ouragan, menaçant de me renverser. Tout mes sens furent assaillis, littéralement. Tant et si bien que l'espace d'une seconde la tête me tourna et je vacillais. Mais une étreinte d'acier me maintint debout. Et tandis que mes jambes flageolaient, je reconnus certains bruits, certaines odeurs. Un moteur de mobylette pétaradant, le crissement des grillons, même le bruissement de l'herbe sous le faible souffle de vent, je sentais jusqu'à la plus infime effluve, de celle des arbres qui entouraient la propriété, à celui du vernis qui maculait mes ongles, et jusqu'à l’envoûtant arôme de mon sang. Il y en avait tant, je percevais tout et n'importe quoi, mon cerveau ne suivait plus. Dans un soupir, je m'effondrais à nouveau, et cette fois, on m'allongea sur le sol, avec délicatesse. Je fermais les yeux. Lorsque la sensation de nausée disparut, je me forçais à entrouvrir les paupières. 
Et elle se tenait là, en appui sur ses bras, les lèvres brillantes de mon sang, une expression attendrie sur son visage si parfait, ses cheveux autour de ma tête. Je m'empressai de trouver quelque chose d'intelligent à dire, une question à poser, n'importe quoi. Mais trop, c'était trop. Je ne savais pas par où commencer. Réfléchir posément. Questions simples. Voilà, j'y étais.
_ Où? Ma voix était mielleuse, rauque, comme après avoir fumé trois paquets de clopes.
_ Chez moi. 
_ Quand? 
_ Le 22 janvier, il est trois heures du matin. Tu veux l'année aussi?
Je souris et secouais la tête.
_ Çà ira, merci. Qu'est ce que je fais là? Non, non ce n'est pas ce que je veux dire. Comment... 
_ Je vais t'expliquer. Attends un peu, ce n'est pas l'endroit. Rentrons.
_ Pourquoi est-ce que je me sens comme ça? Insistais-je en me relevant maladroitement. Avant j'étais comme dans un brouillard, j'avais le cerveau brumeux, emplit de mélasse, j'arrivais pas à …
_ Parce que tu es à moi. 
Elle ne rajouta rien, et me gratifia d'un sourire radieux. 
_ Allez viens, chaque chose en son temps. Allons manger.
Manger? Pourquoi est-ce qu'à cette idée je me sentais soudain si nerveuse? Les images de ces inconnus que j'avais... tué, défilaient en accélérer dans ma tête, sans que cela ne me fasse ni chaud ni froid. Je commençais pourtant à ressentir un profond dégoût de moi-même. Illogique non? Je ne percevais rien de répréhensible à cela, j'avais l'impression de trouver ça normal, nécessaire. Malgré tout, une petite voix continuait à trotter dans ma tête. « C'est immoral, c'est malsain ». C'est mal, oui, c'est le mot qui exprimait le mieux ce... ressentiment, et je ne voyais pas en quoi. C'était assez déstabilisant. 

Nous nous rendîmes donc jusqu'à une grande pièce vierge de tout meuble, au carrelage blanc et aux murs couverts de vitraux. Il y avait des cercles dispersés au plafond. A mes pieds, je sentais que le sol était légèrement incliné vers le milieu de la pièce, où une grille recouvrait un conduit d'évacuation. Évacuation de quoi? Je me sentais idiote de me poser la question, je le devinais parfaitement, mais même si je le répète cela ne me provoquait aucun émoi, j'avais toujours cette voix qui harcelait ma bonne conscience. Et celle ci répondait en me faisant frémir à l'idée de ce qui pouvait y passer. Je décidais de rompre le silence, autant pour mettre fin à l'ambiance nerveuse que pour me concentrer sur autre chose. 
_ Pardon, mais je ne me souviens pas si vous m'avez dit votre nom. 
Elle partit d'un petit rire confus et porta la main à ses lèvres comme une petite fille prise en faute.
_ Oh non, c'est moi, oh quelle impolitesse de ma part. Mon nom est Svetlana Zelianova, enfin à l'origine, maintenant, je suis connue sous le pseudonyme de Senna.
_ Comment cela?
_ J'ai eu tellement d'identités différentes que je finissais par m'embrouiller, alors j'ai gardé Senna, facile à retenir, féminin, et puis j'aime bien.
_ Facile à retenir, pensais-je tout haut. 
Je ne comprenais vraiment plus rien, alors quoi, elle est une réfugiée, quelque chose dans le genre? 
_Comment peut-on décider de s'appeler par un nom du jour au lendemain? demandais-je perplexe.
_ Oh non, ça ce sont mes serviteurs qui s'en chargent, tous les dix ans environ, ils changent mon identité, j'ai les contacts pour ça, mais entre nous il vaut mieux utiliser des noms qu'on gardera tout le temps. Sinon, pour savoir qui est qui... bon sang si tu m'avais connu il y a seulement trente ans, tu m'aurais prise pour une folle, je m'embrouillais tant que j'ai fini par tous leur donner un numéro. Même ça j'avais du mal à m'y faire. Alors maintenant on a tous des pseudonymes.
J'étais à des années lumières. Trente ans qu'elle m'a dit... changer d'identité tous les dix ans... Je réprimais un rire nerveux, mais fini par me reprendre.
_ Vous avez quel...
_ Légèrement plus de quinze siècles, me coupa-t-elle, j'ai arrêté le compte exact un peu après Napoléon. 
Je hochais la tête d'un air entendu. Mais je captais que dalle. Pour un peu je lui demandais où étais les caméras cachées. Des apollons habillés comme des valets arrivèrent alors,me coupant dans mes réflexions. Ils portaient des fauteuils de cuir rouge qu'ils déposèrent l'un en face de l'autre. Nous nous y assîmes. 
_ Le cuir c'est parce que c'est moins salissant et plus facile à laver. Me dit-elle sur le ton de la confidence.
Ah oui, complètement à l'ouest moi. Je décidais de revenir à quelque chose que j'espérais pouvoir comprendre.
_ Et pourquoi est-ce que je me sens comme ça? Tout à l'heure vous ne m'avez pas expliqué...
_ Ah oui, pardonne moi, en fait la première fois que je t'ai mordue c'était nécessaire. Chaque immortel doit tuer sa proie en la vidant de son sang avant d'en créer un autre. Ensuite j'ai juste glissé quelques gouttes de mon sang entre tes lèvres. Le processus a suivi son chemin: Tu t'es nourrie à mon poignet, et te revoilà! Bon les premiers jours ne sont jamais très sympathiques, l'appel du sang est si fort qu'on a du mal à penser tout court. On est souvent plus con qu'un zombie. N'ais pas honte je suis passée par là moi aussi. La première morsure, ou marque, faisait de toi mon nouveau né, mais sans conscience ou volonté propre, un immortel dans cette période là n'est ni plus ni moins qu'un pantin écervelé. Après je t'ai mordue une seconde fois, sur le balcon, et je t'ai faite mienne. Que tu le veuille ou non, tu resteras toujours plus ou moins mon pantin, mais tu retrouve ton libre arbitre. Voilà plus ou moins ta situation. Disons que lors de la deuxième marque, je t'ai transmise une infime partie de mon « pouvoir ». Et c'est ce qui te rend assez forte pour retrouver tes sensations, ta capacité à penser, etcétéra. 
Immortelle. Morsure. Sang. Vampire? Je m'appropriais ces mots. C'était possible... je l'avais vécu. Alors oui. Les conséquences? La vison de ces corps que j'avais drainé de toute vie m'assaillis et je fermais mes pensées me focalisant sur ses lèvres qui bougeaient.
_Voilà, voilà. Si tu as des questions pose les moi, le diner va être servi. conclu-telle avant de claquer des doigts.

Effectivement, ce que j'avais pris pour des cercles dans le plafond s'avéraient être des cages circulaires, dont l'une d'elle descendit juste au dessus de nous, pour s'arrêter à hauteur d'épaule. Je regardais ce qu'elle contenait. C'était un homme au physique avantageux, "bien roulé" fut le premier mot qui me vint à l'esprit. Il était suspendu aux poignets par des chaînes, et jetait des regards affolés partout où sa position lui permettait de voir. Il baissa les yeux sur moi. J'y distinguais de la crainte, de l'incompréhension et un soupçon de colère. Mais surtout je percevais son pouls, qui je m'en rendais compte m'informais mieux que ma vue de son état d'esprit. Comme quoi le regard ne fais pas tout. Parce que, plus encore que de la peur, c'est de la rage pure qui coulait dans ses veines, comme un lion en cage qui piaffe d'impatience d'en découdre avec ses tortionnaires. Senna se leva, passa une main sur son torse et entreprit de faire des aller retours entre ses pectoraux et son nombril. A chaque passage elle descendait plus bas d'un centimètre. Comme hypnotisée je suivais sa main des yeux. 
_ J'aime bien jouer avec la nourriture. Nos parents nous ont toujours dit de ne pas le faire, mais je t'y autorise. Tu verras, on ne savoure que mieux le repas.
Elle me fit un clin d'oeil malicieux et laissa sa main s'emparer de la virilité de l'homme. Celui-ci gémit et elle le mordit à cet instant, une toute petite morsure sur la clavicule. Aussitôt le rythme cardiaque de l'homme s'affola. Ni crainte, ni colère, mais ce que je ressentais chez lui s'apparentait plus à du plaisir. Ainsi la morsure a de tels effets? Je me levais à mon tour. Et promenais mes lèvres sur son torse imberbe. A l'odeur de son sang, je sentis une démangeaison sous les gencives et une légère pression. Promenant ma langue sur mes dents, je sentis que quatre d'entre elles étaient plus longues, pointues, acérées. Loin de m'en formaliser -J'aurais dû?- je mordais doucement la peau jusqu'à y percer quelques petits trous d'où s'échappèrent aussitôt un mince filet pourpre que je m'empressai de lécher avec application. A chaque petite entaille que laisser mes dents sur sa peau, il tressaillais de plaisir.Je m'amusais ainsi à observer ses réactions, tentant de les varier selon l'intensité de la succion. Quelle sensation grisante!
Tandis que je m'écartais pour admirer le sourire béat de l'homme, Senna se plaça à mes côtés, attrapa mon visage et vînt lécher les quelques gouttes de sang qui perlaient sur mes lèvres. Elle susurra:
_ Je vais te montrer où c'est le meilleur.
Elle approcha ses lèvres des cuisses de l'homme et mordit à pleine dents. Loin de s'épouvanter notre plat soupira d'aise, et à en juger par (désolé trop hard ^^ mettrais plus tard), il prenait visiblement son pied. Je fis de même. Et à mon grand étonnement, effectivement, le goût y étais... différent, plus délicat, prononcé, et c'était plus nourrissant. 
_ Les muscles, m'expliqua-t-elle, le sang est gorgé de protéines. Et il y a plus de globules rouges. 
Et elle continua de me montrer les endroits les plus savoureux jusqu'à ce que le corps de l'homme disparaisse sous une fine couche pourpre. Il était en sueur, les yeux à demi-révulsés. 
_ Et maintenant, glissa-t-elle à mon attention, le désert. 
Elle s'accroupit, … (je mettrais le passage quand les petits seront couchés^^). Lorsqu'il eut rendu son dernier soubresaut et que ses pulsations se turent, la cage remonta et des jets d'eau encastrés dans le bas des murs nettoyèrent le sol. Après un long baiser, elle m'accompagna jusqu'aux douches où nous nous aidâmes mutuellement à nous décrasser, ce qui fût très plaisant, et tandis que les store électriques se refermaient sur les rayons de soleil naissants, je m'endormis, rassasiée et apaisée dans les bras de ma maitresse, bercée par les remous du bain bouillonnant. 

chapitre 5

Publié le 21/02/2011 à 22:46 par nuits-rouges Tags : chez amour coeur histoire création enfants mort argent dieu dessin chats loisirs femme

Chapitre 5: Houston, on a un problème
(version abrégée spécial forum ^^)
12 mois plus tard 04 février 2011

Eric prit le coup en plein torse. Il traversa la salle comme dans un dessin animé, les quatre fers en l'air, semblant léviter à un mètre au dessus du sols sur toute la durée de son vol. Jusqu'à ce qu'il rencontre Artemis. La statue de cette dernière se désintégra littéralement sous l'impact, en un nuage de plâtre qui le couvrit de la tête au pieds d'une fine pellicule de poudre blanche. Il avait l'air furieux. Mais plus encore, il craignait les coups. Surtout ceux que je lui portais. 

Eric Malard, ancien débiteur de la maîtresse, avec qui elle avait eu quelques déboires trois semaines seulement après ma création. Il était alors chargé de gérer un certain nombres d'activités que Senna avait développé dans la région. Il était entre-autres choses chargé du ravitaillement de la ruche. Comprenez que parmi ces entreprises se trouvaient deux hôpitaux et une clinique privée dont il assurait le fonctionnement. Car elles étaient la source d'une grande partie des ressources alimentaires de notre communauté. Sauf bien sur, de temps à autres, lorsque la monotonie se faisait sentir et que nous partions chasser. On a toujours plus de plaisir, on trouve toujours plus de goût au gibier que l'on vient d'attraper qu'à celui qu'on achète tout préparé, et congelé. Le sang au micro-onde. Dégueulasse. Enfin, passons sur mes préférences gustatives. Leur dispute -si on peut dire: Senna qui gueulait, Eric qui baissait la tête- concernait la disparition d'enfants et d'adolescents dans les environs. La police était passée de nombreuse fois mais malgré des coups d'oeil soupçonneux, n'avait rien trouvé de concluant pour mettre en cause l'établissement. Cependant nous avions l'espace d'un instant passé du statut d'inconnu à celui de suspect "à enquêter". Et même si Eric avait démenti en bloc tout agissement ayant pu entraîner ces disparitions, elle l'avait tout de même écarté de la ruche pour quelques décennies. Ce qui n'avait pas dû lui plaire puisque, deux jours seulement après l'avoir temporairement banni, Eric c'était retrouvé avec un gamin mort sur les bras. La maîtresse absente, je m'en étais occupé. Enfin, j'avais essayé. J'étais déjà puissante malgré la toute fraîcheur de ma seconde vie, mais pas assez à ce moment là, et tout ce que j'avais récolté c'était quatre fracture et son rire moqueur lorsqu'il m'avait dit de m'occuper de mes affaires. Je n'avais rien dit de mon fiasco à Senna lorsqu'elle fût rentrée. Mais je suis sure qu'elle était déjà au courant, car elle ne me réprimanda jamais. Au lieu de ça elle me laissa me nourrir à ses veines. Jour après jour, semaine après semaine. Me gavant de pouvoir. Jusqu'à aujourd'hui. 
Et les choses étaient sacrément différentes. Je la soupçonne de l'avoir laissé vivre juste pour moi. En tant que défi initiatique avant de me confier des tâches plus importantes que celles de transporter les fonds, ou faire la coursière en bourse, jouer les appâts pour nos proies, ce genre de trucs. Elle ne voulait pas d'un autre pour ce genre de tâche. Elle me voulait moi, elle m'aimait, pas parce qu'elle était Ma Maîtresse, ni parce qu'elle m'avait crée, mais comme mon amante. D'un amour partagé. Et cette confiance qu'elle avait placé en moi, avec son sang qui coulait désormais dans mes veines, palpitant de pouvoir, je voulais la lui rendre. Lui montrer que je ne serais pas éternellement qu'une dame de compagnie. Je suppose qu'elle aussi voulait que je trouve une place à ses côtés, un rôle à jouer dans notre communauté. Elle avait besoin d'une personne de confiance, forte et dévouée. Je serais celle-là. Tant de détermination me fit sourire. Qui aurait cru que j'en arriverai là? Malgré tout ce qui s'était passé, à tomber amoureuse d'une femme, à me battre pour avoir le droit d'exister à ses côtés. Non, pas pour avoir le droit, pour lui être digne, qu'elle soie fière et heureuse. 
Je me battais pour nous. 
Voilà, c'est dit. 

Eric se releva lentement, adoptant immédiatement une posture défensive. 
_ Tu as changé depuis la dernière fois. 
Si son ton était hargneux, le mien était doux. Contrôler sa voix, ses émotions -même si dans ce dernier cas, en étant pratiquement absoute, ça n'en valait pas la peine- voilà ce que Senna m'avait apprise à faire dés la première semaine. 
_ Pas toi à ce que je vois. 
Je m'approchais à grands pas et m'arrêtais à deux petits mètres de lui. 
_ Pourquoi ces gosses? 
_ Parce que leur sang est d'une pureté sans pareille.
Il n'avait pas cillé en disant cela, mais quelque chose d'autre me laissait entendre qu'il mentait. Je ne saurais dire quoi mais je le sentais. 
J'avais appris à considérer les humains comme de la nourriture, mais j'avais appris à respecter cette nourriture. Senna y avait veillé. Certes ils étaient plus faibles que nous. Mais qu'étions nous, nous-même, sinon des humains immortels contraints de se nourrir par le sang. Et puis on devait garder en nous cet instinct maternel, on ne touchait pas aux enfants, point. Bon c'est vrai: oui nous tuions quand nous ne supportions plus les poches de transfusions, et oui nous le faisions parfois de manière barbare, mais toujours nous choisissions nos proies. En fonction d'actes commis par celles-ci, que si nous étions restées mortelles nous aurions condamné. Ainsi nous chassions des violeurs, des proxénète -ceux là je prenais un malin plaisir à faire durer leurs souffrances-, des tueurs, et parfois des patients d'hôpitaux déjà condamnés. Ce n'était pas de la pitié, et nous ne leur rendions pas service pour autant mais c'était le moindre des choix. En parlant de proxénètes, nota: penser à rendre visite à mon ex-matrone. J'avais des comptes à rendre mais ce serait pour plus tard. Pour l'heure, j'avais d'autres chats à fouetter.
Je reprenais donc sur le ton d'une discussion amicale:
_ Bien sur, juste pour quelques sucreries, tu est prêt à te mettre à dos toute la ruche?
Il partit d'un rire caustique.
_ Peuh! Je me moque de la ruche, désormais. Je me suis rendu compte qu'il y avait des opportunités à ne pas manquer. 
_ Chez d'autres?
Il acquiesa sans se départir de son sourire.
_ Et quelle ruche a été assez dingue pour te prendre sous son aile?
_ C'est ça votre problème: vous ne comprenez pas que le monde ne se résume pas qu'à nous et les mortels. Moi, j'ai compris, et j'en ai tiré plus d'avantages que vous n'en aurez jamais. 
_ Je ne comprends rien à ce que tu me raconte. Pourquoi uniquement des enfants? Pas pour te nourrir je suppose?
_ Pas pour me nourrir. Me confirma-t-il.
_ Dans ce cas pourquoi tu l'as tué la dernière fois?
_ Oh une erreur d'appréciation de ma part. J'ai trop serré je crois. 
_ Et qu'as tu fait des autres?
_ Ah, là je crois que j'ai suffisamment répondu.
_ Tu veux peut-être que je passe à une méthode moins subtile?
_ Oh je meurs de trouille. 
Quelque chose clochait, je ne devais rien tenter avant de comprendre quoi. Perdue dans mes réflexions, je relâchais brièvement ma concentration. Et je ne le vis pas bouger.

Une fraction de seconde plus tard Eric me plaquait au sol, sur le ventre. Il tordit mes mains dans mon dos et tira jusqu'à ce que je sente mes épaules se déboîter en un claquement sourd. Je réprimais un hurlement de douleur. Satisfait il s'empara des mes mains désormais inertes et les planta dans ma colonne vertébrale à l'aide d'un couteau. Je ne sentis soudain plus rien, la tête contre le sol, entièrement paralysée. J'analysais le picotement, là où la lame avait tranché le nerf. J'avais eu chaud, à une vertèbre près j'étais vraiment dans la merde. Je ne savais pas qu'il pouvait aller aussi vite. Il me tourna sur le coté, et entreprit d'ôter sa chemise.
_ Tu sais, me dit-il tout en se débarrassant de son pantalon, j'ai toujours eu envie de toi, ce cul! Mon dieu, depuis que t'es arrivée ici, je désespérais de pouvoir un jour y toucher. Cette salope qui se garde toujours les meilleurs morceaux. Quand je vais te rendre à elle, crois moi elle n'aura même plus envie de te toucher.
Tout en parlant il avait sortit une gourde de son sac. 
_ Devine? Non? Bah tant pis. C'est de l'eau bénite. tu sais ce que ça fait sur des êtres comme nous. 
impassible je me contentais de le fixer droit dans les yeux. J'attendais.
_ Tant pis je te montrerai tout à l'heure. Mais là... je veux juste, ça.
Et il descendit mon jean juste sous les fesses avant de promener sa main dessus. De l'autre il descendit son caleçon. 
_ Et après? Tu vas me brûler comme les gosses? demandais-je calmement.
_ Non, je ne les brûles pas voyons, ils valent bien trop d'argent.
Nous y voilà pensais-je.
_ Quoi que, je me demande si ça pourrait intéresser du monde d'avoir un immortel en cage, pour faire des expériences, étudier le phénomène, la science, tout ça. Bah je rigole, tu vaudras bien plus avec les gosses. Il me faudrait juste couper quelques petites parties histoire que tu n'ai pas l'envie de t'enfuir, arracher la mâchoire je suppose, les dents, t'as pas besoin de pouvoir parler, juste de ta langue. Je demanderais à Carsen de te faire ça, c'est un maniaque du scalpel, très doué tu verras. 
_ Alors tu les vends? Pour quelques malheureux dollars?
_ Non, bien sur que non. me dit-il tandis qu'il se positionnait à califourchon sur moi. La richesse, le pouvoir, la gloire, tout ça m'intéresse. Mais je ne fait pas ça que pour le fric. 
_ Tu t'es associé à des humains?
_ Ben alors? Et je ne suis pas le seul. Nous avons infiltré bien plus que des hôpitaux. Nous avons atteint un degrés de liberté sans pareille. La mafia, les cartels, ils offrent une sécurité de vie très intéressante. Tu veux te nourrir dans la rue? Pas de problème pour cacher les corps, ils s'en occupent, des loisirs, ils donnent de l'argent à gogo. Tout, nous avons tout! 
_ Et toi, rétorquais-je en haletant tandis qu'il commençait ses va et vient, tu te plaît à jouer les larbins.
_ Ah mais je ne joue pas les larbins, ils ont autant, sinon plus, besoin de moi. Quel voleur ne donnerait pas tout pour avoir à ses cotés quelqu'un capable de briser les coffres et les emporter à mains nues? 
_ Quel fils de pute ne donnerait pas tout pour qu'un être que la police ne pourra jamais arrêter, n'ayant aucune existence ni légale, ni reconnue, se joigne à lui pour kidnapper des gosses qui seront revendus au marché noir?
_ Ah mais nous ne les vendons pas, ils les forment et les mettent au turbin, les filières du moyen orient sont très friandes de jeunes enfants occidentaux. 
_ Et... tu veux vraiment faire ce que tu as dit? Tu ne vas pas me livrer à eux?
_ Oh si, plus j'y pense et plus l'idée me paraît excellente.
_ Tu n'y arrivera jamais, rien que le transport...
_ Rien de plus simple, me coupa -t-il, je vais juste téléphoner à un ami à moi qui passera te prendre. Tu passeras quelque heures dans un camion frigorifique direction Montpellier, où tu séjourneras quelques jours dans la chambre froide de la morgue. Et puis mon autre ami s'occupera de te rendre "présentable". Un peu de chirurgie, dans une morgue, personne ne se doutera de rien.
_ Et tu crois que je vais gentiment me laisser faire jusqu'à ce que j'arrive là bas?
_ Et comment veux-tu? Tu ne peux même pas bouger. Mais pour plus de sûreté, l'eau bénite est là pour ça. Si je fais fondre ta colonne, à ton avis combien de temps va-t-elle mettre à se régénérer? Des semaines, peut-être des mois... Qui sait? Peut-être jamais. J'ai une brûlure à la jambe, ça fait deux siècles qu'elle est restée en l'état. 
J'avais appris ce que je voulais. Je fis le vide, faisait appel à mon sang. Je le sentis affluer dans mon dos, faire pression sur la lame, qui reculait millimètre après millimètres. J'avais peur qu'il ne s'en aperçoive. Fort heureusement,il m'attrapa par les hanches et me releva face à lui. Ma tête bascula vers l'avant, et il se positionna entre mes jambes. Mes pieds ne touchaient plus le sol vu qu'il était plus grand, il (:oops: euh plus tard ce passage) et comme si j'étais une altère, il pompa, pompa,pompa. Ma tête partit en arrière. Parfait. Quelques secondes plus tard, la lame n'était plus fichée que dans la paume de ma main droite et la blessure entre les vertèbres se régénérait déjà. Grâce au sang de Senna, il ne fallut que quelques minutes pour que je récupère l'usage de mon corps. Mais malheureusement je récupérais aussi toute les sensations. Et bordel, j'avais vraiment mal aux fesses. 

Je fis appel à la puissance qui coulait dans mes veines, renforcée par des mois de régime au sang de Senna, et ramenais violemment la tête vers l'avant. Je le heurtais en plein sur le nez. Il fut projeté au sol en une impressionnante gerbe de sang, et glissa sur plusieurs mètres. Son visage paraissait s'être enfoncé de plusieurs centimètres à l'intérieur de son crâne, son nez et sa lèvres supérieure n'étaient plus qu'une bouillie de cartilage et d'os rougeâtre.
Quelques bulles de sang s’échappèrent de sa bouche ravagée tandis qu'il peinait à aligner deux mots.
_ Pourquoi tu t'es pas libérée avant? parvint-il à demander. C'est vrai que j'aurais pu, mais je n'aurais su dire comment, j'avais cette curieuse appréhension, cette petite voix dans mon crâne qui martelait "écoute-le, fais le parler". Et elle avait eu raison. Mais pour la forme je lui lançais:
_ C'était voulu gros débile. Et vu ce que j'ai appris ça valait le coup d'attendre. 
Je lui envoyais mon plus beau sourire tandis qu'un éclair de compréhension passait dans ses yeux. La seconde suivante j'étais sur lui. D'un coup de main bien ajusté j'envoyais valser sa virilité à l'autre bout de la pièce. Et, tandis qu'il se débattait faiblement, je le levais à bout de bras au dessus de ma tête et avalais goulûment la cascade bienfaisante qui s'en échappait. Lorsque le flot commença à se tarir, je le ramenais au sol, brisais sa cage thoracique d'un coup de point et plongeais la main dans ses entrailles. 
_ J'avais tout calculé connard. Lui lançais-je en guise d'oraison funèbre. 
J'en ressortis son coeur et le broyais dans ma main. Sa peau se craquela comme de la vieille tapisserie, et son visage se figea définitivement en une expression où se mêlait l'impuissance et le désespoir. Je soufflais dessus, et il s'effondra en un amas de poussières et de résidus de peau séchée. 
Un petit coup d'aspi et il n'y paraîtrait plus. 
Je me rhabillais et sortis du sous-sol du restaurant, pensive. 
Je songeais à ce que j'avais entendue. Il n'était pas seul, ils avaient infiltrés jusqu'à des instituions comme la police,... combien d'autres encore? Il l'avait dit "Vous êtes finis". Je ne me rendais pas compte jusqu'à quel point nous pouvions nous sentir menacer, pas même si nous étions concernés. Mais j'eu un frisson si violent qu'il me fit sursauter. Je ne dirais jamais que c'était de la peur, n'empêche, j'étais sacrément mal à l'aise. 

chapitre 6

Publié le 21/02/2011 à 22:47 par nuits-rouges Tags : femme chez amour coeur création enfants histoire mort argent dieu dessin chats loisirs bonne carte jeux

Chapitre 6 le conte de Senna


Une fois rentrée, je trouvais Senna assise dans son fauteuil, lisant les journaux. Elle dû me sentir approcher parce qu'elle se retourna alors que je n'avais pas encore atteint la porte. Lorsqu'elle m'aperçue couverte de sang, son sourire s'élargit, et son regard s'illumina.
_ Alors? me demanda-telle en se levant pour m'embrasser.Elle en profita au passage pour nettoyer un peu mes lèvres de sa langue. Mais s'interrompit quand elle vit que je ne partageais pas le même enthousiasme qu'elle.
_ Qu'est ce qui ne va pas ma douce? Tu l'as eu, je le sais. Alors pourquoi cette mine sinistre.
_ Je crois qu'on a un problème. Lui répondis-je du tac au tac.
_ Comment cela? Attends assieds-toi, et prends un verre. 
Elle me prit par le bras et m'assit de force dans son fauteuil. Puis s'accroupit devant moi. Elle posa ses mains sur les miennes, et attendit patiemment que j'ai bu une bonne rasade de whisky. Et je lui racontais tout ce qui s'était passé. Quand j'eus terminé, elle arborait un visage inexpressifs, un regard froid dépourvu de toute émotion. Elle réfléchissait. 
Je n'osais pas la déranger, oui je l'aimais et je lui faisais confiance, mais elle pouvait parfois faire preuve de méchantes sautes d'humeur, qui m'avaient déjà valu quelques os brisés. Bien sur après coup, elle se répandait en excuses et me traitait comme une reine. N'empêche que ce n'était jamais très agréable. 
Et les minutes s'écoulaient, elle ne bronchait toujours pas. Soudain, le téléphone sonna. Je sursautais. Senna foudroya l'appareil du regard, comme s'il pouvait lire la lueur menaçante dans ses yeux. Jusqu'à ce qu'il se taise. Finalement, elle se détendit peu à peu, et darda sur moi un regard soucieux. 
_ Comme on dit de nos jours, on n'est pas dans la merde. ajouta-t-elle en m'offrant un sourire contrit. 
Ce n'est pas le genre de sourire dont elle me gratifiait d'habitude quand elle faisait face à un problème.
_ C'est grave à ce point?
_ Pire encore. Mais je me doute que tu ne comprennes pas, ce n'est qu'un évènement de plus à la longue liste de ceux qui se sont succédés depuis bientôt un siècle. Tu n'existais pas encore quand ça a commencé. 
_ Qu'est ce qui a commencé?
_ Et bien, au début nous formions une communauté à part, je veux dire par là que nous ne nous mélangions pas aux mortels. Il y a moins d'un demi-siècle, nous avions encore un sénat, une sorte de conseil ou siégeaient les immortels les plus puissants, les maîtres des ruches les plus influentes. Ce n'était pas parfait mais, ça mettait tout le monde d'accord, plus ou moins. Les décisions étaient prises à l'unanimité, jusqu'alors les limites de nos territoires n'étaient pas définies clairement, ce qui donnait lieu à de fréquents combats entre ruches, et chacun était libre de faire ce qu'il voulait. C'était un vrai chaos. Avec cet accord entre les différents membres de la communauté vampire, nous avions réussi à imposer un certain contrôle, des interdits. Nous étions relativement organisés. 
_ Mais qu'est ce qu'il s'est passé? demandais-je, intéressée.
_ A la fin de la seconde guerre mondiale, le conseil fut démantelé. Pour une raison que nous ignorons.
_ Démantelé. pensais-je tout haut. Pourquoi l'ont-ils démantelé? Si cela fonctionnait si bien?
_ Bonne question. Parce que les seules personnes qui auraient pu y répondre sont mortes.
_ Mortes. 
Elle acquiesça en hochant la tête.
_ 50 maîtres, dont on a retrouvé que les cendres. 
_ Qui peut bien être assez fou pour s'en prendre à des immortels aussi puissants? 
_ Et surtout pour les vaincre. 
_ Mais, et qu'est ce que cela a à voir avec la disparition des enfants? Et le reste?
_ Tu vas comprendre. Pendant la seconde guerre mondiale, certains des nôtres trouvaient leur compte dans cet état de conflit permanent. Beaucoup travaillaient pour les services de renseignements, ou dans des camps, des hôpitaux. La nourriture était, tu penses bien, plus qu'abondante. Il n'y avait qu'à se baisser et ramasser. Et c'est alors que deux maîtres ce sont associés à des généraux d'Hitler. Sa supériorité et la victoire de ses armées les avaient convaincus qu'il y avait là une chance à saisir.
_ Et, ils se sont mis sous ses ordres, à condition de...? 
_ C'est exactement ça! A condition d'avoir les pleins pouvoirs, la richesse, tout ce qui pouvait rendre la vie d'un immortel plus plaisante, moins ennuyeuse. Va savoir ce qui pouvait bien les motiver. Enfin, toujours est il que, quelque activité qu'ils décident de mener, ces deux là étaient intouchables. En échange ils opéraient des missions de destruction, de harcèlement de l'ennemi. Bon nombre de batailles ont été remportées grâce à ce duo. Et quand ils ont commencé à se créer leur réseau à eux, un monde dans le monde, littéralement, le conseil s'en est mêlé. 
_ Quel genre de réseau? la coupais-je.
_ Ah, j'ai vu une partie de leur oeuvre. C'était pas du joli. A cet époque, j'étais la seconde d'un maître du conseil, son bras droit, et son amante, il s’appelait Sergeï Oulianov. Il les faisait surveiller, pour une raison qu'il n'a jamais évoqué. Je les connais tous les deux sous le nom de leurs pseudonymes: Einrich Zipperling et Walter Zetkin. Ils avaient acquis de nombreuses sociétés, monté des entreprises, des hôpitaux, toutes sortes de business particulièrement bénéfiques et lucratifs. Et puis deux ans plus tard, on a commencé à voir disparaître autour d'eux des enfants, aucun n'ayant atteint l'âge de l'adolescence. Sans compter les villages entiers dans les coins les plus reculés de l'Allemagne nazie, que l'on créait pour des vieillards en fin de vie, ou des malades. Et qui, la semaine suivante, disparaissaient de la carte
_ A quoi pouvait bien leur servir ces villages?
_ Quand tu veux nourrir une personne, tu peux voler un oeuf, mais quand tu dois en nourrir une centaine, tu montes un poulailler. 
_ Euh, oui?
Agacée, elle me serra la main, et me lança d'une voix presque suppliante.
_ Concentre-toi un peu s'il te plaît. Tu ne vois pas? C'était de l'élevage. Ils créaient de plus en plus d'immortels, il leur faillait beaucoup de nourriture. 
_ Avec tous ces pauvres gens qui étaient en camp de concentration, ils ne devaient pas en manquer.
_ Sans vouloir manquer de respect à ces malheureux, lorsque tu étais encore mortelle, tu aurais mangé un steak ayant passé trois semaines dehors, couvert de bactéries? Avec l'odeur qui s'en dégage? 
_ Je suppose que non. 
_ De la même manière, tu répugnerais à prendre le sang d'un être dans l'état de ces détenus. Non, il leur fallait de toutes manières des mortels qui ne leur pose pas de problème, trop terrifiés pour tenter de s'échapper ou de se battre, trop faibles pour ne nécessiter que quelques gardes. Et au sang merveilleusement nourrissant, délicieux. 
Une ombre de nostalgie, ou d'envie, passa furtivement sur son visage, mais elle se ressaisit aussitôt en secouant la tête comme pour sortir d'un rêve et poursuivi. 
_ Apparemment, Einrich et Walter avaient dans l'idée de se créer leur monde à eux, et ils avaient d'une certaine manière réussi. C'était un bon début. Le duo s'était implanté dans presque tous les pays, via des trafics variés, des entreprises, j'en passe. Ils avaient des filières partout, et donc, puisque contrôlant énormément de mortel et une masse de capitaux considérable, exerçaient une influence plus que relative sur les décisions de nombreux gouvernements. Si le conseil avait un pouvoir quasi-absolu sur les agissements des immortels. Ces deux là, agissant dans l'ombre, avaient suffisamment contaminé la société des mortels pour surpasser, en terme de pouvoir, le conseil. 
_ Le conseil ne pouvait rien faire?
_ Lorsqu'ils se sont rendus compte, ils sont intervenus comme je t'ais dit, mais il était déjà trop tard. 
Elle monta sur mes genoux, passa un bras autour de mon coup, et continua son récit tout en promenant son nez sur ma joue.
_ Le réseau des deux comparses étaient trop bien ficelé. Ils ne les trouvèrent jamais, et même, de traqueurs finirent par devenir les proies. Partout où le conseil allait, Walter et Einrich amenaient leurs hommes de main, leurs troupes. A coup de tanks, ou de bombardements, cette période devint une véritable guerre entre immortels. Certains désertaient par peur des deux hommes, d'autres fuyaient tout bonnement la protection du conseil qu'ils devinaient inexistante. Et cela dura jusqu'en 1946. Un an à peine après la fin de la guerre mondiale, tout disparut. On ne retrouva ni les deux associés, ni aucun membre encore vivant du conseil. 
_ Et, quel rapport avec ce qui nous intéresse aujourd'hui? Je veux bien admettre que l'histoire des gamins kidnappés est présente dans les deux récits, mais sinon?
_ Ce n'est pas tout. En 1975, on retrouva une jeune femme arrêtée par la police dans un bordel d’Istanbul , après vérification, on a eu la certitude qu'il s'agissait d'une des fillettes kidnappées à l'époque. 
_ Qu'est ce qui vous fait dire que ce n'est pas une mafia quelconque? Enlever des jeunes filles et les mettre sur le trottoir après les avoir "formé", ça leur ressemble bien.
_ Tu parles en connaissance de cause? me demanda-t-elle d'une voix tendre. 
_ Eh bien, j'ai passée la plupart de ma vie dans un centre perdue je ne sais où, à contempler une forêt dense à travers des barreaux, à me faire fouetter, battre, droguer... Je suis passée par la Turquie, l'Estonie, la Pologne... Je n'ai connu rien d'autre comme existence. Avant que vous ne fassiez de moi une immortelle, je n'avais pas à imaginer un monde différent que celui dans lequel j'évoluais. 
Elle m'embrassa tendrement. 
_ Je te demandais ça parce que, tu es beaucoup plus proche de la vérité que tu ne le crois quand tu parlais de mafias. Ce sont eux, qui les ont crée. En apparence il y en a plusieurs, chacune différente, en réalité ils contrôlent tout. Ce n'est qu'un jeux pour eux, dominer le monde, ou juste une partie, ils n'ont que ça à faire. Il ne faut pas voir autre chose dans leurs actes que le reflet de deux personnalités égoïstes, irresponsables, égocentriques, et sans pitié. Le tout doublé d'une grande intelligence. 
_ Et vu que leurs activités, entre autres le recrutement d'enfants a apparemment repris, et tout près d'ici, vous avez peur qu'ils se servent d'organismes mafieux pour étendre leur influence, et ne finissent par s'en prendre à nous, et toute autre ruche qui se trouveraient sur leur chemin. Ils ne peuvent pas permettre qu'un second conseil soit crée. Si je comprends bien, nous n'avons que deux solutions: les éliminer, ou fuir. 
_ Plus ou moins oui. Mais, nous ne sommes pas de taille. Pour l'heure nous n'avons pas assez d'informations, nous ne pouvons qu'attendre.
_ Nous ne craignons rien ici?
_ Pas pour le moment, ils ne savent rien de l'étendue de ma puissance, étant restée le bras droit d'un maître aussi longtemps, ils ne se douteraient jamais que j'étais légale de celui-ci. D'autant que nous somme encore trop au Sud, trop loin de leur principale zone d'influence pour les inquiéter. En ce moment, ils doivent se dire que notre cellule ne mérite même pas qu'ils y jettent un coup d'oeil. Et tant que leurs informateur leur apportent toujours des informations qui les confortent dans cette idée tout ira très bien. Nous allons juste brider nos activités, et nous devrions avoir quelques années devant nous.
Je posais ma tête contre son épaule. Elle posa une main protectrice derrière ma tête. Je me sentis tout de suite plus détendue, sereine, abandonnée. Je sentais ses doigts dans me cheveux, qui passaient et repassaient inlassablement en un doux massage, m’entraînant dans une torpeur irrésistible. Et je m'endormis. 

chapitre 7

Publié le 21/02/2011 à 22:48 par nuits-rouges Tags : scintillant amour femme bonne belle fille enfant éléments pensée dieu bleu animal

Chapitre 7: Le calme qui précède...

07 février 2011 19h50

Ce soir là, nous devions diner avec les maîtres des villes voisines, aussi avec l'aide de Eva, la fidèle bonne à tout faire de la maison, je choisis parmi les plus belles tenues disponible celle que je porterais pour la soirée. Je jetais mon dévolu sur une robe longue d'un noir scintillant, percée au niveau du nombril d'un motif complexe qui, par je ne sais quelle magie, changeait de forme régulièrement selon une logique qui m'échappait. Elle n'avait pas de manches aussi optais-je pour une paire de gants de cuir assortis. Lorsque j'eus enfilé mes talons aiguilles qui me grandissaient de dix bons centimètres je me tournais vers Eva, attendant son assentiment. C'était la dixième robe que j'essayais et commençais à m'impatienter. La belle rousse me jaugea de la tête aux pieds d'un oeil critique. Elle fit la moue, porta l'index entre ses lèvres, cherchant probablement ce qui la chagrinait. J'espérais juste que ce n'était pas moi le problème. Avec ma silhouette, j'aurais été bien mieux habillée d'un top et d'une mini jupe en jean. Eva s'avança vers moi. Elle attrapa le col à deux mains et tira d'un coup sec. La robe se fendit presque jusqu'au motif qui formait désormais une spirale. Elle recula pour mieux regarder son oeuvre et se gratifia d'un sourire consentant. 
_ Ce sera celle là. Affirma-t-elle d'un ton qui ne laissa pas place à des pourparlers. 
Et dieu sait que j'aurais bien aimé me lancer dans une petite négociation. La déchirure formait à présent un décolleté vertigineux, qui découvrait mes seins au point qu'une partie des auréoles prenait l'air. On ne peut pas dire qu'elle laissait grand chose à l'imagination. Pourvu que personne ne me jette un regard depuis le coté, parce que de ce point de vue là, la robe ne cacherait plus grand chose. 
_ Ce n'est pas trop... commençais-je.
_ Si, ça fait un peu...
_ Salope? Complétais-je.
_ Non, je ne dirais pas cela, pas maintenant que vous êtes des nôtres. Pour un humain sans doute. Ici, vous ne ferez que mettre en évidence ce qui appartient à la maitresse. On ne la respectera que plus lors du diner.
_ La respecter pour mes nichons? Demandais-je incrédule.
L'expression de mon visage devait être assez comique parce qu'elle éclata de rire.
_ Oui, excusez-moi, je sais bien que vous vous êtes bien accoutumée aux mœurs de l'espèce, mais pour ce qui est de la « politique » vous n'y entendez rien. Faites moi confiance. 
_ Euh, peut-être, oui je vous ferais confiance mais en quoi ces deux là -je désignais ma poitrine du doigt- pourraient-ils jouer un rôle dans ces... dans cette... enfin quoi qu'il se passe ce soir?
_ Chaque maître va faire étalage de ce sur quoi il règne. Anton Devaux par exemple, le maître de Carcassonne, a l'habitude de venir accompagné d'un ou deux de ses plus puissants mages. Parce qu'il tire sa force en partie de la magie de ses suivants. La plupart des maîtres, pour se faire un nom, s'octroient en quelque sorte la spécificité majeure des membres de sa ruche. Un peu comme chaque ville a sa spécialité. Vous comprenez? 
Je hochais la tête. 
_ Mais et pour nous?
Elle me jeta un regard amusé.
_ Vous n'avez pas encore remarqué comme une sorte de point commun entre nous?
_ Eh bien, la beauté?
_ Pas exactement mais pas loin. La maitresse s'est en quelque sorte imposée comme une reine de l'apparence et de la manipulation. Vous n'avez pas remarqué les magnifiques mâles de la ruche?
_ Eh bien si. Je me sentis rougir. Ils sont...
_Plus qu'appétissants, oui. Et puis regardez-moi, regardez-vous.
Ce que je fis. L'habitude peut-être mais toujours est-il que pour la première fois je pris conscience de cet état de fait. J'étais d'une beauté sans faille, la transformation avait affiné les traits de mon visage, la graisse était devenue des muscles d'une puissance considérable, les iris de mes yeux étaient désormais plus clair, contrastant avec le bleu miroitant de mes yeux. La peau de mes mains n'était plus fripée aux articulations. Et lorsque je regardais Eva, je voyais une rousse aux yeux noirs, parfaitement proportionnée. Tandis que mon regard bloquait sur ses lèvres fines et attirantes, mon souffle s'accéléra, devint rauque. Elle s'approcha, passa une main cajoleuse sous mon menton. Et déposa un petit baiser sur mes lèvres qui me rendit moite de désir. Et j'eus le déclic. Par je ne sais quel miracle je comprenais désormais à quel point la ruche de la maitresse pouvait à sa façon être puissante. 
_ Incube. Murmurais-je alors qu'elle me souriait.
_ Oui, les barmans, les servantes en sont. Et une grande partie de ses suivants et suivantes vampires de la maîtresse sont en partie incubes. Ce n'est pas en apparence un pouvoir destructeur. Mais il exhorte à la crainte et au respect. 
_ En quoi? 
_ Regarde moi. 
Stupide fille me disais-je intérieurement à la seconde où plus aucune pensée cohérente ne parvenait à se former dans mon esprit. Je ne sais pas combien de temps il s'était écoulé tandis que mon cerveau nageait dans ce brouillard apaisant mais quand je retrouvais le fil de mes réflexions, j'étais à demi nue. A genoux devant Eva, ma langue immobile contre sa peau avait tracé un sillon humide de sa cheville jusqu'au dessus de son genoux. Je reculais vivement, remettant les bretelles de ma robe. 
_ Putain de merde.
_ Vous comprenez maintenant? Si j'avais voulu que vous sautiez sous un train, ou que vous me racontiez vos secrets les plus intimes je n'aurais pas eu beaucoup d'efforts à fournir. 
_ La vache. Comment vous faites ça? 
_ C'est instinctif, parce que ma mère était incube. Je suis née ainsi. Mais pour ceux qui ont acquis ce don...
_ On peut l'acquérir?
Elle hésita.
_ Si on veut.
_ Comment? Dites-moi. J'avais involontairement haussé le ton de ma voix, et ma requête avait tout l'air d'un ordre. Comme j'étais la seconde de Senna, elle n'eut pas le choix. Je m'en voulais d'imposer ainsi ma volonté, mais je voulais tant savoir que je ne m'excusais pas.
_ En aspirant l'âme d'un incube, en le vidant de son sang. Me répondit-elle d'un air coupable.
Comme je faisais une moue de dépit, son regard s'illumina.
_ Vous n'allez pas faire ça? Je me trompe?
_ Non, hélas, on dirait que j'ai encore trop d'état d'âme. 
_ Et heureusement, fit une voix douce et familière derrière nous, parce que sinon je t'aimerais moins.
Nous nous tournâmes vers Senna qui arborait un bustier semi-transparent couvert d'émeraudes scintillantes ainsi qu'une mini jupe faite de lanières vert bouteille qui se mouvaient tout seule comme en proie à un mouvement de marée perpétuel. Ses chevilles étaient ornées de torques en or massif. Elle était pieds nus. Elle rayonnait d'une espèce d'aura sensuelle qui m'arracha un soupir où se mêlait frustration et désir. La regardait en devenait délicieusement insupportable. J'avais une envie folle de la toucher, la caresser, juste un peu, un tout petit peu. Et comme si elle m'avait entendue elle s'approcha de moi. Lorsqu'elle fut à portée de bras, je tendis ma main vers elle, lentement, en tremblant, guettant son approbation. 
_ Enfin je t'aimerais un tout petit peu moins. Acheva-t-elle en portant mon doigt à ses lèvres. J'en soupirais d'aise. Elle déposa ses lèvres le long de mon bras, remontant jusqu'à mon coup où elle laissa sa langue parcourir les centimètres qui la séparait de ma bouche. Et lorsqu'elle s'engouffra entre mes dents, mes genoux flageolèrent. J'avais l'impression de boire pour la première fois après une traversée du désert sans eau. Je me sentais pleine d'une énergie décuplée. Lorsqu'elle s'écarta d moi malgré mon regard qui exprimait une supplique silencieuse, je me sentais légère, complète, comme rassasiée. Je n'aurais pas craché contre quelques secondes de plus, quelques minutes peut-être, ou même quelques heures...
_ Nous reprendrons ce soir ma douce. M'assura-t-elle d'un ton qui ne laissait aucun doute quand à ses envies. Elle m'adressa un clin d'oeil et reporta son attention sur Eva. 
_ Tu lui as parlé des maîtres. 
_ Oui maitresse. 
_ Ce n'était pas une question. Trancha-t-elle. Je vous ai entendu. Mais tu ne lui a pas dit quel autre moyen nous utilisons pour obtenir les donc des incubes. 
_ Donc, il y a bien un autre moyen. Oh, pardon. J'avais dit ça avec un peu trop d'enthousiasme.
Elle me jeta un regard amusé.
_ Tu veux savoir ce que ça fait?
_ Je... Je désire ce don, si l'incube est l'enseigne de la ruche. Alors, … je dois... je veux pouvoir être digne de cette... spécificité. J'espérais que ma requête n'avait rien de trop égoïste, je craignais de la mettre en colère, surtout avant la petite soirée qui nous attendait. 
Mais non elle afficha un air satisfait.
_ Je n'en attendais pas moins. Le seul moyen de s'approprier ce pouvoir est de boire aux veines d'un incube, pur sang ou non. Eva.
L'intéressée arbora un visage suppliant. 
_ Non, je vous en prie, maitresse, je ne suis qu'à moitié incube. Mon sang n'es pas digne...
_ Suffit! Gronda Senna. 
Elle s'agenouilla près de la bonne qui tentait de retenir un sanglot. Mais les larmes coulèrent tout de même sur sa joue laissant derrière elles des trainées rosâtres. 
Senna ajouta avec le ton d'une mère compatissante qui parle à son enfant.
_ Eva, tu dois le faire ma chérie. Je sais que tu ne voulais pas m'offenser, je ne t'en veux pas. 
_ Mais ça fait mal. Tellement mal.
_ Je sais ma puce, je sais. Elle l'embrassa et ajouta d'une voix forte. Mais tu vas le faire.
Tremblante elle acquiesça.
Senna me fit signe d'approcher. La morsure n'étais pas censée faire mal. Au contraire, on en tirait une forme de jouissance particulièrement intense. Bien que mon cerveau ne connaisse pas le sens ou la valeur du terme de pitié, ce que je ressentis en approchant ma tête de ses épaules me déplut. Je me sentais peinée de devoir faire ça. Comme Eva relevait la tête, déterminée, la maitresse, MA maitresse passa une main dans l'abondante chevelure rousse.
_ Bien, je suis fière de toi. Tu pourras boire à ma veine ce soir. Ajouta-t-elle dans un sourire. 
A ces mots bien que je ne sache pas trop pourquoi connaissant les habitudes de la maison, je sentis une pointe de jalousie m'enserrer la poitrine. Et je mordis sans aucune retenue. L'odeur et le goût du sang eurent raison de mes autres considérations. Et je n'éprouvais rien au son des hurlements qui emplissaient la pièce, toujours plus forts, toujours plus stridents. Je sentais la peur de ma proie, sa douleur. Et puis elle se tût, et son corps s'affaissa entre mes bras. Je l'accompagnais à terre, aspirant de plus belle.

Jusqu'à ce que je sente un étau m'enserrer la taille et me jeter à quelques mètres de là. Je me remis sur mes pieds en une seconde, fusillant celle qui m'avait dérangée. Une rage indicible s'emparait de moi, je grondais de fureur. Mes canines s'allongèrent de plus belle et je sentis mes muscles rugir sous ma peau comme un moteur V12 sous son capot. Et je m'élançais. J'entendis l'autre hurler, mais je ne comprenais rien, toute entière focalisée sur la femme et l'odeur du sang. Son poing m'accueillit en pleine poitrine. Mais je ne bronchais pas et lui renvoyait une droite qui la propulsa contre le mur. Profitant de cet instant de tranquillité je bondis sur ma proie. Avant que mes lèvres ne se collent à sa peau, une poigne d'acier m'attrapa par la nuque et un coup brutal entre les épaules m'envoya contre le mur qui me faisait face. Ma tête y entra carrément. Je me dégageais arrachant au passage une partie de la cloison et m'en servit comme d'une batte pour l'abattre sur la tempe de l'autre. Le bois vola en éclat tandis qu'elle s'écroulait au sol. La seconde suivante j'étais sur elle, prenant sa tête à deux mains je la fracassais sur le sol en béton, encore et encore, jusqu'à le fissurer. Et puis un coup de pied derrière la tête me fit tomber face contre terre. Je me relevais, un peu moins vite cette fois et fut cueillis par un coup de je ne sais quoi monstrueux en plein thorax qui m'envoya défoncer le plafond. Je ne sais pas par quel miracle celui-ci tint bon parce que je retombais à demi consciente. Une voix raisonnait dans ma tête. « Arrête » me disait-elle. Arrêter quoi? Qu'étais-je en train de faire? Je me battais? Non?... Si. Arrête de te battre. Mais contre qui? Oh merde... 

Je rouvris prudemment les yeux. Et levais les mains juste à temps pour implorer Senna de ne pas abattre son poing sur mon crâne. Celle-ci dégoulinait de sang, sa tête en était couverte. Que son visage était beau dans la douleur et la colère. Je l'avais frappée, je lui avais fait du mal. Des larmes coulèrent le long de mes joues. « Pardon, pardon, pardon » répétais-je en silence tandis que mes bras étaient toujours levés en une posture suppliante. Et puis son poing partit, frappa le sol à deux centimètres à peine de mon visage. Elle s'était approchée de moi, poussant sur mes mains encore tendues, jusqu'à ce qu'elles prennent en coupe ses seins. Ses lèvres à un souffle des miennes, elle plongea dans mes yeux un regard mêlé de fierté et d'admiration. 
_ Que tu es forte. Je vais peut-être finir par ne plus t'appeler ma douce. 
Et déchirant ma robe un peu plus, elle s'allongea sur moi. Qui a dit faites l'amour pas la guerre? En tous cas, c'est un con! Pourquoi faire l'un et l'autre quand on peut faire les deux?

La porte s'ouvrit quelques minutes plus tard, alors que nos halètements rauques envahissaient la pièce, coupant net nos ébats. Senna se laissa glisser sur le côté. 
« Oh non, juste au moment où je... »
Je dégageais ses jambes et me redressais sur les coudes en mitraillant du regard l'incube qui entrait. Visiblement la scène ne lui fit ni chaud ni froid. Eva toujours dans les vapes et baignant dans son sang à côté de la maitresse et sa seconde en pleines joute, non vraiment pas de quoi s'émouvoir. 
_Pardonnez mon intrusion, maitresses, mais vos convives ne vont plus tarder. 
Senna grommela un juron et consulta l'horloge. 
_ Vous avez bien fait, allez vous assurer que les préparatifs sont terminés et veillez à ce que les amuses gueule soient servis comme il se doit.
L'incube se courba respectueusement et sorti en silence.
Une fois debout, elle promena son regard sur nos deux corps.
_ Bon sang que tu es belle, si désirable. Elle déglutit péniblement comme si elle cherchait à se contenir. 
_ Avons-nous le temps de nous changer? Demandais-je d'une voix toujours pleine d'envie.
_ Oui, mais nous ne le ferons pas. Elle s'approcha de moi et nous plaça face au miroir. Crois moi nous ne ferons jamais plus honneur à notre maison qu'en nous présentant de la sorte. Couvertes de sang, fortes, elle désigna ma robe avant d'ajouter d'une voix tremblante, attirantes. 
La robe ne cachait désormais plus rien de ma poitrine, que seuls quelques lambeaux venaient effleurer. Senna quand à elle avait toujours son bustier et ses torques, mais rien d'autre désormais. Elle prit ma main et nous sortîmes dans le couloir, la tête haute, exposant sans gênes nos attributs. Et je me souvins alors que j'avais en moi le sang d'une incube. Tout le long du trajet je cherchais si quelque chose dans mon corps ou ma tête avait changé. Et comment diable utilisait-on ce don? 

Nous débouchâmes dans le hall où nous allions manger. Dix sièges couverts de peau de … euh je ne sais pas exactement quel animal, avaient été installés en cercle autour d'une table en granit noir rainurée. Derrière chacun d'eux, autant d'incubes, mâles ou femelle selon les préférence des arrivants devinais-je, attendaient, droits, impassibles, le regard fixe. Au dessus de la table, un cercle dans le plafond, plus besoin de préciser ce que c'était. 
Nous prîmes place dans nos sièges main dans la main. Senna se tourna vers moi.
_ Observe et écoute, me glissa-t-elle, ce que nous allons aborder ce soir nous concerne tous. N'intervient pas, ne prend la parole que si on s'adresse à toi ou si je te le demande. Tu comprends?
_ Pas un mot. Promis-je en pinçant mes lèvres entre deux doigts. 
Amusée par le geste elle embrassa le dos de ma main. Et c'est alors que les premiers arrivant furent annoncés. 

Prochain chapitre dans quelques heures^^, les principaux éléments sont en place pour que puissiez comprendre, on entre maintenant dans le vif du sujet. Héhé, un peu de patience. Finit les scènes hard, promis (enfin presque, c'est de la bit-lit après tout ;)

[...]

Chapitre 8

Publié le 22/02/2011 à 19:57 par nuits-rouges Tags : merci image femme belle homme histoire fille film amis enfant voiture dieu pensées prénom couple salope

CHAPITRE 8: ... les maîtres.



Les portes s'ouvrirent sur un grand gaillard qui devait dépasser les deux mètres. Tout en muscle, bâti comme boxeur, un véritable mastodonte au crâne chauve, couvert d'une cape turquoise. L'homme jeta un regard de défi à l'incube qui approchait pour l'en débarrasser. Ce dernier courba l'échine et recula d'un pas. Sage décision de mon point de vue, ce type semblait capable de broyer une voiture entre ses mains. Ses yeux sombres se posèrent sur la maitresse, puis sur moi, enfin sur ce qu'il restait de ma robe puis avec un grognement amusé pris place sur le siège situé aux côtés de Senna, non sans un dernier rapide regard sur ses jambes croisées. Était-il venu seul? A peine l'avais-je pensé qu'un homme complètement recouvert d'une sorte de parka noire se présenta à la porte. Il s'arrêta sur le seuil et se plia littéralement en deux pour nous saluer. Puis, il vint se placer aux cotés de l'incube qui se tenait derrière le maître. Et nous attendîmes en silence. 
Quelques minutes plus tard, deux autres maîtres arrivèrent. Ils pénétrèrent dans le hall bras dessus, bras dessous, un homme et une femme, la trentaine, aux physiques plutôt banals. Lui était vêtu d'un smoking, et sa compagne d'une robe rouge classique. On aurait crû qu'ils allaient au restaurant. Ils nous gratifièrent d'un sourire. Étaient-ils les deux maîtres annoncés? Apparemment oui puisqu'ils s'assirent tous deux à ma droite, main dans la main. Et quatre mâle pour le moins appétissants, même s'ils ne valaient pas un incube, vinrent se placer à leur tour derrières eux. Mes narines frémirent et je réprimais un grognement, mais mes lèvres restèrent retroussées un moment, dévoilant mes crocs. Je ne parvenais pas à définir ce qu'ils étaient, mais ils dégageaient une odeur bestiale, animale, une odeur de forêt, et un arôme particulièrement grisant qui mit en émoi chaque parcelle de mon corps. Je pouvais entendre le battement rapide de leurs cœurs, deviner leur sang chaud derrière les peaux velues. Bon sang mais qu'étaient-ils? Malgré moi, mon corps se crispa de nervosité et d'excitation. Bordel, se détendre, il fallait que je me détende. Une main vint caresser mes doigts crispés sur l'accoudoir, et le contact me fit frémir de soulagement. Senna me regarda d'un air impassible, mais je devinais dans son regard qu'elle cherchait à m'apaiser. Je hochais imperceptiblement la tête, sous le regard amusé du couple et repris ma pose, fixant la porte avec l'air concentré de celle qui sait ce qu'elle s'attend à voir. Mais j'avais tout faux.
Parce qu'alors les quatre derniers maîtres firent leur entrée, tous vêtus de heaumes et de casques en fer ou bronze, portant l'épée à la ceinture. Le premier dont je ne voyais que les yeux verts ressemblait au roi Arthur du film Lancelot avec Richard Gere, son armure dissimulait mal un ventre assez rebondit. Je le regardais avec étonnement même si je n'en laissais rien paraître. Moi qui pensais que la transformation vous ôtais tout défaut physique. Apparemment, il y avait des exceptions. 
Le second enleva son casque pour saluer les membres déjà présents, dévoilant un visage ravagé, rongé de cicatrices qui laissaient imaginer qu'on avait versé sur celui-ci une bouteille d'acide sulfurique. Les tresses de sa chevelure retombaient sur le devant de sa côte de maille, il avait tout l'air d'un viking, même si à ma connaissance, ces guerriers là étaient plutôt connus pour ne pas porter grand chose quand ils se battaient. Il allait falloir que je remette en cause les points de vue de mes films les concernant. Le troisième et le quatrième quand à eux étaient des maures, enfin, là encore si le Morgan Freeman du robin des bois de Kévin Cosner en était un bon exemple. En tous cas ils portaient des vêtements similaires, et d'étranges lames recourbées couraient sur leurs jambes. Leurs visages couleur d'ébène étaient en tous points similaires et tout dans leur façon de marcher et de se tenir me disait que c'étaient des jumeaux, des frères, au moins. Lorsque tout le monde eut prit place dans les chaises, le viking en face de moi, Senna claqua des doigts. 
Les incubes qui jusque là faisaient partis du décor, se placèrent à genoux tournant le dos au maître auxquels ils étaient... attribués? Alors Senna déplia ses jambes façon Basic instinct offrant aux mâles qui lui faisaient face un superbe aperçu de son intimité. En tous cas, maîtres ou pas, l'espace d'une seconde, je pus sentir leur excitation. Avec un sourire satisfait ma maîtresse se leva et prît la parole.
_ Mes chers confrères et amis, avant que nous commencions, laissez-moi vous offrir la gorge de mes suivants les plus fidèles. 
A ces mots plusieurs des maîtres témoignèrent d'un comportement méfiant ou intrigué. Mais bien sur les froncements de sourcils ou légers mouvement qui trahissaient leur perplexité ne dura qu'une fraction de seconde. 
_ Ce dont j'ai à vous entretenir ce soir, ce pourquoi je vous ai prié de me rejoindre, poursuivit-elle, ne doit souffrir d'aucun malentendu. Vous connaissez tous les pouvoirs de mes suivants et de moi-même, je ne veux pas que vos paroles soient empreintes de doutes et de méfiances lorsque nous en viendrons à discuter, aussi insisterais-je pour que vous soyez rassuré quand à la sincérité de mes dires et de mes motivations. 
_ Vous voulez dire que vous êtes prêtes à nous offrir sur un plateau la seule défense dont dispose votre ruche? Demanda l'immortelle d'une voix cristalline malgré le grondement de son compagnon. Vous iriez vraiment jusqu'à laisser votre ruche à la merci de sept maîtres vampires? Pardonnez mon étonnement Senna, mais comment voulez-vous que nous n'ayons pas d'arrières pensées
_ Croyez-moi, Alessa, cela ne ferait que nous mettre sur un pied d'égalité. Rétorqua-t-elle en dévoilant ses crocs. Et je puis vous assurer que cette offre n'est valable qu'une fois. Si vous souhaitez prendre part à ce conseil sans vous demander toutes les deux secondes si j'essaye de vous embrouiller le cerveau, je ne vous en empêcherais pas. Et c'est valable pour tous ceux présents dans cette pièce. 
Sur ces mots, elle se rassit avec classe, recroisant ses jambes, droite comme un I, le menton levé, elle avait l'allure d'une reine. En quelques mots et une intonation parfaitement maîtrisée, elle s'était imposée comme celle qui dirigerait ce conseil. En offrant ces dons aux autres maîtres sans craindre de leurs intentions, elle avait assuré de sa puissance vis à vis des autres, et leur témoignait par la même une marque de respect que je devinais peu courante. Dieu qu'elle était douée. Tout dans son allure et ses actes ne la rendait que plus belle à mon regard. Elle dû capter la bouffée de chaleur qui me traversa car elle se fendit d'un sourire enjôleur, et ne chercha pas non plus à cacher le clin d'œil qu'elle m'adressa. Ce qui me rendit du coup beaucoup plus intéressante car tous les regards se tournèrent vers moi avec un intérêt à peine voilé. Ce fut le gras du bide qui exprima le premier l'interrogation générale.
_ Qui est donc la magnifique créature qui siège à vos côtés, ma belle Senna?
_ Elle est douée de parole vous savez? Si vous voulez bien vous donner la peine de lui poser la question. 
Oh merde, non. Qu'attendait-elle que je dise? Sa... quoi? Courtisane? Compagne? Amante? Bras droit? Merde, merde, re-merde. 
_ Ma chère daigneriez-vous nous faire l'honneur de prononcer votre nom?
_ Triona. Me contentais-je de répondre d'une voix parfaitement neutre mais qui raisonna quelques secondes dans le hall. Je n'avais dit que mon prénom, à partir du moment où j'étais morte j'avais perdu mon nom, je n'étais plus la fille de mes parents... qui qu'ils soient d'ailleurs. J'étais devenue une suivante, la suivante, aimante, dévouée tout entière à ma maîtresse, corps et âmes. 
_ Et sinon? Si vous êtes là, avec nous, c'est qu'il y a bien une raison? Je me trompe?
_ Il y a bien une raison, effectivement, donc non, vous ne vous trompez pas maître. 
«Mauvaise question pensais-je », elle ne m'obligeait pas à en dire d'avantage.
L'homme sourit, amusé. 
_ Appelez-moi Louis, ma jolie. 
Je devinais du coin de l'œil l'imperceptible contraction des mâchoires de Senna. Il avait dit ma jolie sur un ton sans équivoque, et elle n'avait pas l'air d'aimer ça. Aussi me permis-je de rétorquer du tac au tac.
_ Jolie? Ou est-ce ce que je veux vous faire croire? 
Je ponctuais ma phrase d'une moue aguicheuse. 
Le visage de l'homme se ferma aussitôt, et il mordit à pleine dent le cou de l'incube qui souffrit en silence. Et les autres maîtres l'imitèrent. Pendant qu'ils étaient occupés, Senna porta sur moi un regard approbateur. Ouf! L'espace d'un instant je me demandais si je n'étais pas allée trop loin. 
Le dit Louis essuya sa bouche avec les cheveux de l'incube haletant de douleur et nous dévoila ses dents couvertes de sang. 
_ Croyez moi, vous êtes tout aussi jolie. Je dirais même qu'après cet apéritif, vous me semblez encore plus appétissante. Je me demande si votre sang est aussi délicieux que votre corps l'est à mes yeux. J'y goutterais bien, aux deux. Affirma-t-il en lorgnant sur mes seins. 
Je devinais que si le choix lui était laissé, ce n'est pas dans mon cou qu'il planterait ses crocs. Je ne relevais pas, me contentant de le regarder avec indifférence. 
_ Suffit Louis! Rugit Senna, arrêtant net les autres maîtres qui délaissèrent les incubes pour se caler dans leurs sièges. Je n'accepterai pas que vous continuiez à vous comporter de la sorte avec quiconque m'appartient. 
Une pincée de gratitude me traversa tandis que Senna le fusillait du regard. 
_ Allons, Chère Senna, s'il y a bien une maison où les plaisirs de la chair sont aussi banals que de prendre un verre, c'est bien la vôtre. Me refuseriez-vous cela? 
_ Oui. Répliqua-t-elle d'une voix qui ne soufrait aucune remise en cause de sa décision. 
Ce fut pourtant ce qu'il fit. 
_ Et comment comptez-vous m'en empêcher? Vous n'avez plus pour vous que la force brute, et vous ne faites pas le poids. Vous le savez. Allons accordez moi quelques heures avec elle tout à l'heure et je prendrais part à votre conseil sans faire de mal à quiconque. Je vous en fait la promesse .
Comme aucun autre maître ne semblait trouver à redire à sa demande, je sentis la fureur m'envahir, je crispais mes doigts sur les accoudoirs.
_ Vous. Ne. Ferez. Rien. Dans. Ma. Maison. Que. Je. N'aurais. Autorisé. Auparavant. Grimaça Senna en séparant chaque mot. 
Mais Le Louis ne se départit pas de son assurance et revint à la charge.
_ Mais si. Mais si. Triona, viens donc t'assoir sur mes genoux que je puisse profiter de tes charmes d'un peu plus près. 
Senna frémit de rage en se levant. Mais je fus debout dans la seconde qui suivit. Plus de pensées, rien d'autre que de la colère. Une haine nourrie par des années d'esclavage à m'offrir à qui en avait les moyens. Je n'étais plus une marchandise, j'étais devenue quelqu'un et une force inconnue m'entraînait vers lui. Senna me fixa d'un air désespéré tandis que je me dirigeais vers lui. 
_ Triona, ma douce, tu ne vas pas le faire? S'étrangla-t-elle d'une voix brisée par la peine et l'incrédulité. 
La douleur dans ses paroles raisonna en moi, allumant la mèche. Je m'approchais, les jambes tremblantes. Et lui dû prendre cela comme une victoire car il se leva à son tour toisant mon aimée d'un regard ou se lisait le dédain et le mépris. Et la mèche finit de se consumer. J'explosais, intérieurement. Un pouvoir infini glissa sous ma peau, me mettant à genoux, alimentant chaque molécule de mon corps, menaçant de me broyer sous sa force. Le sentiment de puissance qui s'empara de moi fut tel que je hurlais à l'encontre de ma proie en dévoilant mes crocs qui continuaient de grandir. Un hurlement qui fit éclater tous les lustres du hall et fissura les murs. La proie me regardait en souriant. Je ne comprenais pas ce qu'elle disait. 
« Mais c'est qu'elle mordrait la petite. Tu veux jouer? Viens, je n'aurais que plus de plaisir à te prendre ». Et une autre voix douce et apaisante  « Triona, non, rassieds-toi, calme-toi, Triona, concentre-toi sur ma voix, écoute ma voix ». Et je fus bien tentée de me laisser aller à cette délicieuse berceuse lorsque l'autre émit une série de son qui brutalisa mon ouïe. « Mais non, Senna, laisse ta poupée me divertir ». « Ne la traites pas de la sorte, immonde pourriture! ». Mais cette fois les paroles ne m'apaisèrent pas, la rage qu'elle contenait vibra dans mon crâne se mêla à la mienne et je perdis le peu de contrôle que j'avais. Tout devint une succession d'images, de son et de sensations qui s'enchaînèrent à une vitesse folle. A la première je plongeais sur lui, laissant la lame me transpercer le flanc. La seconde j'attrapais le coup trop gras et la troisième je le fracassais contre un mur. Les suivantes, je frappais sa cage thoracique, l'enfonçant à chaque coup d'avantage dans le mur. Puis vinrent les craquements, sous mes poings, je sentais l'os céder sous les coups. Avant que le thorax ne lâche je plantais mes canines dans son cou et lui en arrachait la moitié. L'odeur du sang monta à mes narines, attirante, excitante. Malgré la douleur, la proie arracha la lame de mon ventre et la jeta au loin. Prise d'une violente contraction, je titubais brièvement, mais trop tard, la seconde suivant j'étais plaquée au sol. Il souleva le bas de ma robe, et posa une main sur ma poitrine. Mais je n'y prêtais pas attention, l'odeur, le goût du sang sur ma langue m'enivrait à un tel point qu'il obnubilait tout le reste. Aussi comme je ne parvenais pas à accéder à la source de mon désir, j'attrapais son bras de mes mains, une sous l'aisselle, l'autre enserrant son poignée et je tirais. Le déchirement me fit frissonner de contentement. La proie se redressa aussitôt en hurlant de colère, fixant son moignon d'un air ahuri. 
«  Salope! Hurlait-il. Salope! Mon bras! Je vais... » Je ne comprenais rien. Ma fureur était passée et j'étais contente. Aussi ne me préoccupais-je plus de ces cris. Mon trophée à la bouche, je m'installais confortablement dans un coin de la pièce et entreprît d'en recueillir consciencieusement la moindre goutte. Mais l'homme qui m'avait rejointe donna un coup de pied et envoya ma pitance à l'autre bout de la pièce. Frustrée, je me jetais sur sa jambe et lui arrachais la rotule d'un coup de mâchoire le faisant tomber sur le dos. Tandis que j'aspirais le sang mêlé de morceaux de cartilage, je le sentis écraser mon visage de son autre pied. Mais je refusais de lâcher, serrant instinctivement mes mâchoires. Du sang se mit bientôt à couler sur mes yeux et je ne vis plus rien. Un coup plus fort m'assomma presque, et je lâchais prise une seconde. Dont l'autre profita pour se trainer sur moi. Il attrapa mes cheveux et frappa mon visage sur la dalle de granit plusieurs fois d'affiliée, je sentis quelques os craquer, mais, chose curieuse, n'éprouvais aucune douleur. Juste un étourdissement grandissant qui s'emparait de moi. 
« Lâche là! » Hurla la délicieuse voix. 
« Pas avant de lui avoir fait comprendre son erreur » rugit l'autre en retour. Je n'aimais pas qu'il s'adresse ainsi à ma déesse. Ce n'était qu'une image une petite voix dans ma tête et je ne comprenais pas ce que ça signifiais, mais je n'aimais vraiment pas ça, mais alors vraiment pas. Et le pouvoir se déversa à nouveau en moi. D'un coup de tête j'envoyais mon agresseur en arrière. La seconde suivante j'étais sur lui, je ne voyais rien mais je ressentais l'endroit où il se trouvait. Il se débattit mais sans résultat, j'entourais son visage de ma main droite tandis que de l'autre je maintenais éloigné son bras valide et c'est alors qu'une voix sortit de mes lèvres. 
« Plus jamais tu n'élèveras la parole contre MA Maitresse! » hurlait-elle. Et mes doigts se resserrèrent. Je sentis les os éclater sous la pression comme un fruit trop mur. Et je m'accroupis sur la dépouille pour achever mon repas. A peine avais-je commencé qu'une caresse sur ma nuque me fit gémir. Douce odeur, douce voix... douce... Et la lucidité me revint en un éclair. Merde. J'y voyais que dalle. Affolée je tentais de frotter mes yeux de mes mains couvertes de sang, ce qui ne fit que m'irriter d'avantage. 
« Chht, attends mets la tête en arrière. Ordonna Senna d'une voix douce ».
L'eau nettoya ma vue et je pus regarder ma maitresse.
« Pardon ». Fut la seule chose que je trouvais à dire.
Elle m'adressa la grimace qu'une mère fait à son enfant quand il continu de faire pipi au lit.
_ Il va vraiment falloir qu'on s'occupe de tes petites... sautes d'humeur.
Je baissais la tête comme une écolière prise en faute, honteuse.
Mais Senna passa un doigt sous mon menton et, me relevant la tête, m'embrassa. 
Je l'observais, anxieuse.
_ Vous ne m'en voulez pas?
_ Bien sur que non, c'est après moi que j'en ais. C'était à moi d'intervenir, mais j'ai hésité. Je ne voulais pas m'attaquer à un membre du conseil, la situation m'a un peu, m'a échappée, je ne pensais pas qu'il réagirait de la sorte, même si c'était à prévoir, il a toujours été un salaud capricieux. J'ai trop... réfléchi à l'image que cela donnerait de moi. Tu comprends? C'est ma faute, entièrement de ma faute ma douce. Je suis désolée. 
Je l'embrassais passionnément. Lorsque nos lèvres se décolèrent, elle paraissait sûre d'elle. Ses doigts palpèrent mon visage. Et son expression se fit perplexe. 
_ Qu y a t il? Demandais-je. 
_ Rien, enfin, si mais, elle baissa la voix au point que même avec une ouïe d'immortelle je la distinguais à peine, avec les coups qu'il t'a donné, tu devrais avoir au moins une égratignure, sinon une fracture, mais il n'y a rien. Comment est-ce possible?
Je haussais les épaules et nous revînmes tranquillement nous asseoir, avec un sourire complice, histoire d'impressionner un peu les membres restants. Ce qui ne rata pas: me voir aussi fraiche et détendue que si je venais de sortir d'un sauna après une telle bagarre, malgré les coups que j'avais reçu devait les faire drôlement cogiter. 
Je m'amusais même à promener un regard envieux sur les quatre mâles d'origine inconnus qui se tenaient derrière le couple. Qui s'empressèrent avec dignité de détourner le leur comme s'ils étaient juste intéressés par autre chose. Mais je sentais la peur s'insinuer en eux. Les maîtres quand à eux, même s'ils n'étaient pas effrayés, me fixaient avec cette fois un mélange de curiosité, et de respect. Et ce fût l'un des frères maure qui s'adressa à moi le premier:
_ Louis était un immortel puissant, il avait une capacité de régénération incomparable au sein de notre espèce de même qu'une capacité intéressante à ne pas ressentir la douleur. Je suis impressionné. Je le remerciais en inclinant la tête. Il se tourna vers Senna. Cette démonstration a contribué à apaiser mes derniers doutes. Vous n'avez pas dans l'intention de vous servir de nous. Donc j'aborderais directement le vif du sujet si vous le voulez bien. Senna ocha la tête, l'incitant à poursuivre. En dehors du fait qu'il nous faudra maintenant trouver un remplaçant à Louis ou nous disputer ses territoires, pour quelle raison somme nous ici?
Et Senna leur raconta tout ce que nous avions appris, et conclut:
_ Vous êtes ici, parce que nous ne pouvons nous permettre que cette situation dégénère d'avantage. Ou nous risquons tous d'y laisser nos vies et celles de nos suivants. 
Elle laissa quelques secondes que cette conclusion ait fait son bout de chemin dans les esprits et poursuivit:
_ Nous devons non seulement les éliminer avant que l'inverse ne se produise, mais également mettre hors service l'intégralité de leurs réseaux. Vous devinez tous pourquoi. 
_ Mais je ne comprends pas ce qu'ils ont à gagner à créer ou soutenir des organisations criminelles, ou mafieuses. Ne sont-ils pas assez puissants pour se débrouiller seul? Pourquoi s'entourer d'humains? C'est franchement dangereux et irresponsable. Fit remarquer le compagnon d'Alessa un dénommé Vincent, Vince pour les maîtres. 
_ Je n'en ai strictement aucune idée. Et c'est pourquoi nous devons agir. Vite. 
_ Que proposez-vous? demanda le Viking. 
_ Les infiltrer, les détruire de l'intérieur. Quand ils comprendront que nous intervenons dans leurs affaires, ils seront obligés d'intervenir. Alors nous frapperons. 
_ Infiltrer quoi? Et par qui?
Elle se tourna vers moi, et je me tournais vers le viking pour lui faire un clin d'œil. 
_ Nous avons déjà une idée du lieu, ainsi que de l'activité la plus propice … elle hésita tandis que sa main s'emparait de la mienne pour la caresser, le « par qui » reste encore à l'étude. Qui est pour ce projet?
Le couple approuva vigoureusement, de même que les deux maures, les chevaliers en revanche semblaient plus réticent. 
_ Ne gagnerions nous pas d'avantage à nous rallier à eux? Demanda le Viking.
_ Attendons de savoir ce qu'ils veulent. Approuva Arthur.
_ Jusqu'à présent tous ceux qui ont le tort de « s'allier » à eux, sont morts. Et pour ce qui est de savoir ce qu'ils veulent, ils en ont fait suffisamment pour que leur but quel qu'il soit, n'entre pas en ligne de compte.
_ Mais comprenez, Senna, que je ne peux pas me permettre de mettre ainsi en péril ma ruche. Insta-t-il tandis que le Viking ochait vigoureusement la tête en signe d'approbation.
_ Le prix de votre inactivité sera le même que si vous leur prêtez votre confiance. Qui est pour? Répéta-t-elle d'une voix forte.
Et cette fois ci, malgré quelques soupirs, tous répondirent présent. 


Bon comme d'hab, chapitre plus long et plus détaillé mais là j'ai un mal de crâne horrible ce sera une excuse parfaite pour laisser le récit en plan, tel quel. Alors à très vite!
Prochain chapitre dans quelques heures^^, un peu de patience. Ah, et, finies les scènes hard, promis (enfin presque, c'est de la bit-lit après tout ;)

[...]




À bientôt

AMV

Publié le 23/02/2011 à 09:37 par nuits-rouges

http://www.youtube.com/watch?v=eXjQGCvsauQ&feature=related

http://www.youtube.com/watch?v=Jg8bjkWOJ70&feature=related

 

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